Le Trail'Eurre

J’avais bien clôturé l’année 2018 en finissant devant Alexandra à la nocturne de Valence avec 24 petite secondes d’avance pour la belle ! Mais la 2019 c’est pas ça du tout ! J’avais eu un signe précurseur à Upie le 6 janvier ou j’avais déjà pas mal bataillé pour finir la course correctement. Le trail’eurre vient donc tirer la sonnette d’alarme !!
Certes il y a les 10 kg pris en 1 an dont une partie s’est permis de prendre position autour de mon nombril et qui refuse de s’en aller. Du coup je rejoins le cercle très très ouvert de ceux qui ne peuvent plus courir torse nu ! Je ne donnerais pas de nom ! ;^p
J’avais anticipé en annonçant la couleur à Phil qui m’a récupéré sur valence à 8h que Punch allait finir devant moi ... avec l’oubli des chaussures à Montmeyran, obligé de prendre une vieille paire où les crampons sont aussi long que les cheveux de Serge... pas d’entrainement depuis 10 jours... une condition physique proche de la loutre asthmatique... je sentais la PLS arriver à grand pas.
9h30 début du cauchemar, je prends le départ au côté de Fabien et Alexandra, je les perds de vue au bout du premier kilomètre... Ça grimpe un peu mais c’est du bitume donc je ne me rends pas encore compte de ce qui va m’arriver.

Photo du TRGV

Photo du TRGV

On attaque la guerre des tranchées dès le premier sentier, des marres de boue suite à la pluie de la veille. Ça glisse pas mal les chutes font leurs apparitions et comme Jacky Chan on fait nous même nos cascades ! (@iam)
J’essaye tant bien que mal d’avancer en gardant l’équilibre. Les appuis ne sont pas stables mais on fait avec... Y’a 300g de boues greffées à chaque pied.
Bifurcation entre le 7,5 et 14 ! Y’a déjà moins de monde mais ça bouchonne toujours un peu sur quelques passages. J’en profite pour souffler pour tout donner en descente... sauf que les descentes avec les conditions actuelles et si t’es pas un spécialiste de Super G bah tu ne gagnes pas du temps, d’ailleurs un petit merci aux arbres rencontrés durant le parcours, un précieux frein naturel ! Je fais abstraction du premier ravito, à ce moment là j’ai toujours l’espoir de rattraper Alexandra... Ça commence à être tout blanc autour, c’est joli mais pas le temps d’en profiter. Ça vallonne pas mal je me donne l’impression d’avancer mais que nenni, je me fais doubler en montée par Samantha... bon là le moral il prend un sérieux coup, les spartiates on remballe !
Bon ça va ce n’était que passager, je la redouble dès la descente suivante mais grosse désillusion à la montée qui arrive. Je prends le gel fournit à la remise des dossards en espérant un petit coup de fouet

 ... le coup de fouet c’est plutôt Sam qui me repasse devant et que je n’arrive pas à suivre... là je comprends bien que ce n’est plus avec Alexandra que je vais jouer mais avec Punch... le mental de Viêt-cong au placard !
2 ème ravito, je m’arrête 2-3 minutes pour prendre 2 verres de coca et du solide en prenant le temps de rigoler avec des bénévoles fort sympathique. Je repars au turbin sans grande conviction pour la suite de mon aventure.

Photo Frédéric Octave

Une belle petite montée m’attend, que je n’arrive pas à amorcer. Je glisse, je glisse et re-glisse faut se décaler sur le côté et s’aider des branches sinon pas possible d’avancer pour ma part. En même temps pas évident avec des chaussures de curling !
La fin du monde arrive ! « Allez mon pote » sort de le bouche de Punch situé juste derrière moi ... on fait un brin de route et de causette ensemble jusqu’à ce qu’une lumière divine apparaisse devant moi, une descente sur bitume ! Grande foulée je prends mes distances avec le susnommé en me disant que c’est la fin de course que m’avait annoncé Phil, descente descente et descente ... mais non il restait une montée. Je l’entreprends en marchant le plus vite possible, pas assez en tout cas vu qu’il reprend les devants. Là je lâche l’affaire pour le suivre. C’est le vide total dans ma tête, on dirait un match à huis clos au vélodrome. Je prends le temps d’être en pleine réflexion avec moi même :
"- Et tu veux faire le 52 à la sortie club ... rigolo va...
- Mais qu’est ce que je suis nul en montée, je n’ai qu’à me mettre aux échecs c’est moins épuisant pour mes poumons.
- Il me reste plus qu'être avec Phil et Robert sur les courses pour pas finir dernier du club.
- J'ai plus qu’à changer de club pour remonter la notoriété du JCP.
- Heureusement que je n’ai pas mis le maillot du club !"
J’en passe et des meilleures. Le temps de recadrer mon égo, je commence à en voir la fin, on y est ! Revenu au point de départ que je n’aurais pas du prendre... encore une course dont je me souviendrai !
Au moins ça m’aura motivé à me patcher.

Alex