La grande, la vraie, la haute, celle qui a ses aventuriers, ses conquérants, ses défis, ses exploits, ses immenses joies, mais aussi ses humeurs, ses dangers, et ses terribles drames.
J’ai eu la chance de me marier à une Annécienne émigrée en Drôme et nous retournons très régulièrement dans son fief.
Cherchant un bon challenge montagnard pour mon modeste niveau trailistique, c’est tout naturellement que j’ai repéré et choisi la Marathon Race d’Annecy.
43 km pour 2800 m de D+, un gros morceau pour moi mais en même temps un vrai défi.
Lors de la soirée masculine du club, en novembre 2013, je me suis dit que cela pourrait être sympa d’embarquer d’autres copains dans la course, et après avoir enivré le coprésident Thierry avec deux gorgées de bière, il a finalement cédé à l’appel des bouquetins et signé pour l’aventure.
La date ne tombait pas trop mal, le 1er Juin, car en faisant le pont, cela permettait de partir quatre jours.
Comble de chance, la marraine de mon fils aîné qui vit aux U.S., a choisi cette période pour nous rendre visite avec son mari et ses jumelles. Ils seront sur place à Annecy quand nous arriverons.
Nous voilà donc partis mercredi 28 Mai au soir, avec ma petite famille, Thierry, Rachel et Clara, en direction de la Haute Savoie.
Mis à part un aller-retour éclair à Valence pour raison professionnelle, de ce pauvre Thierry, les trois premiers jours se passent tranquillement entre les balades au bord du Lac, les séances shopping dans la vieille ville, les apéros, les petites bouffes (Heu… enfin…petites…façon de parler quoi !), les dégustations de glaces….
Un temps fort le samedi avec une visite à la cascade d’Angon. Il s’agit d’une belle chute d'eau d'une soixantaine de mètres, située dans une sorte de conque de rochers. Les divers points de vue sur le lac et les passages ombragés en font une balade appréciée notamment en période estivale.
Le jour J arrive enfin, et nous voilà à 07h30 à Doussard, à l’autre bout du lac pour en découdre avec les 1200 autres concurrents.
La météo est idéale et nous pouvons partir avec l’équipement minimum, ce qui est rare dans ce type de course Alpine.
Nous nous plaçons dans le sas le plus reculé, ce qui en dit long sur nos prétentions,
08 h, le départ est donné, nous démarrons par trois kilomètres de bitume plat, ensuite les choses sérieuses commencent.
5 km de single montant au milieu des bois pour nous emmener au col de la Forclaz.
Attention, ne prononcez pas le Z, vous êtes en Haute Savoie et on ne badine pas avec ces choses. Certains se sont retrouvés dans le goudron et les plumes pour moins que ça !
Le sentier est très agréable, la pente est régulière et la température, pas encore trop élevée, est idéale. Le seul bémol à ce niveau serait la foule de coureurs.
Nous sommes encore tellement nombreux que des bouchons se forment sans raison apparente et nous devons nous arrêter fréquemment quelques secondes.
Thierry à l’air en forme, il n’a pas voulu prendre de bâtons, j’espère qu’il ne le regrettera pas car les pentes vont être rudes.
Nous commençons à nous élever et les vues sur le lac deviennent de plus en plus sympathiques. Nous pouvons même apercevoir, en fond, l’arrivée de la course, à Annecy le Vieux, à l’exact opposé du lac (…la vache…c’est loin !) Et ça, ça fait un peu mal au moral !
8ème kilomètre, le col de la Forclaz, bien connu des cyclistes, parapentistes et touristes qui veulent en prendre plein les yeux.
500 mètres de goudron en descente, 500 autres de sentier toujours descendant pour arriver au lieu-dit "La côte", premier ravito d’eau. Il tombe à pic, cela n’étonnera personne, mon Camel est vide.
En fait, ce n’est pas vraiment un hasard. Je bois beaucoup d’eau quand je cours. Alors, connaissant à l’avance les points d’eau, je fais en sorte de finir ma réserve juste avant de faire le plein.
Comme nous avions oublié notre verre en plastique pour les ravitos, Thierry a eu une très bonne idée la veille.
Nous nous servirons de pots de yaourts mangés samedi.
Du coup, à chaque rampe d’eau, je sors mon pot de yaourt pour boire. Bien sûr, ça fait marrer les gens, alors je leur explique que nous faisons partie du team Danone depuis que j’ai été viré du team La Laitière…
Thierry a l’air bien, il est souriant. Quant à moi je suis encore en bonne forme, le moral est au beau fixe, je suis content d’être là. Je fais semblant de ne pas penser à mes futures crampes, je sais qu’elles viendront me gâcher ma fin de course. L’équation n’a qu’une seule inconnue: l’heure d’arrivée de ces dernières.
Bof… on verra bien. L’objectif est de profiter tant que je ne galère pas trop et de gérer tant bien que mal quand ça deviendra difficile.
Nous repartons après une pause que je trouve trop courte mais Thierry, piaffant d’impatience, a déjà redémarré et m’attend plus loin. Ce gars est vraiment increvable, il boit très peu, ne mange quasi jamais et ne s’arrête que quelques secondes aux ravitos. Je ne sais pas si j’ai bien fait de reformer un binôme avec lui, je sens que je vais encore être son boulet toute la journée.
La suite demain...
Y a plus qu'à attendre la suite tous les matins. Bravo mon lolo, t'es un vrai trailer maintenant.
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