Nous sommes 24 JCPiens réunis ce week-end à Prémanon à quelques kilomètres de la station des Rousses dans un grand gîte façon colonie de vacances. Le samedi, après un départ groupé de Valence, notre première victoire sera de tous se rejoindre au chalet par des itinéraires plus ou moins longs (voir trèèès longs…) et plus ou moins tortueux (j’ai évité de justesse le vomito dans la belle voiture de Phil…)!
Une fois installés et ravitaillés, la joyeuse troupe se dirige au village de Morez pour récupérer les dossards et tee-shirts souvenir.
Photo sur le podium, le JCP s’est fait remarquer ! Le ciel se couvrant dangereusement, nous rejoignons vite nos quartiers pour ne plus en bouger !
La pasta/riz party du soir avalée, il est temps pour les coureurs du 72km d’aller au lit car le réveil est prévu à 2h15 !
Impossible de dormir, je focalise sur le bruit des trombes d’eau et dans mon ventre commence un tsunami intestinal… 2h15 sonne et j’ai l’impression d’avoir dormi 6min12 !! J’avale à contrecœur mon petit déj. Cécile vient à ma rescousse pour les maux de ventre. La pluie s’est calmée mais il n’y a pas de quoi sauter de joie ! Une petite photo avant de quitter le gîte et direction les Rousses pour prendre la navette jusqu’à Mouthe, lieu du départ.
40 minutes de trajet en car. J’essaie de redormir un peu, difficile tant les Suisses derrière nous sont bavards ! Arrivés à Mouthe, reste 1h à patienter dans le gymnase.
15 minutes avant le coup d’envoi, on se place sur la ligne. Les garçons m’encouragent. Ça y est on y est ! Le stress prend le dessus je me liquéfie sur place !
5h30, le peloton de 470 coureurs s’élance ! Le jour pointe son nez, pas besoin de frontale. Après 1km de route nous bifurquons à gauche pour prendre un chemin. Premier passage boueux, ça y est, j’ai les pieds trempés ! J’ai déjà perdu de vue tous les garçons et même Alain…
Là commencent 4h de galère…
Alors est-ce que je vous raconte ?
Est-ce qu’on en parle de la pluie, de la boue, pour ne pas dire bouillasse, des glissades, des chutes et donc la tétine du camel pleine de terre qui me fait pester ?
Est-ce qu’on en parle du tremplin de saut à ski au 6e kilomètre, THE attraction de la première moitié de course, mais dont l’ascension me donne la nausée ?
Est-ce qu’on en parle du gel GÜ à la vanille, mon préféré, mais qui me remonte par les narines tant dans mon ventre c’est Bagdad ?
Est-ce qu’on en parle des dizaines et dizaines de concurrents qui me doublent aussi vite que ma montre défile, de la barre sous l’estomac qui me plie en deux, et de mon allure aussi leste qu’une femme enceinte de 18 mois !?...
Non, vous avez raison, on en parle pas !
Je ne sais par quel miracle j’arrive tant bien que mal au 24e km et retrouve quelques idées claires. Un passage sinueux dans les bois plus abrité et je recommence à pouvoir courir ! Mais là, un coureur me double (encore !) et m’assène le coup de massue ! « Allez accroches-toi, il nous reste que 30 minutes avant la barrière horaire à Bellefontaine ! »
« La QUOOOOIII ???!! »
La barrière horaire !
Alors là j’avais pensé à tout, me faire une cheville dans une descente, tomber raide à cause d’une fringale à force de ne rien pouvoir avaler ou encore louper les rubalises à cause du brouillard… Mais la barrière horaire je l’avais complètement zappé !
Mon cerveau qui fonctionne au ralenti essaie tant bien que mal de se remémorer le flyer de la course avec les indications sur ces fameuses barrières. 9h45 à Bellefontaine au 26e km ! Paradoxalement, quelques minutes plus tôt j’aurai donné n’importe quoi pour mettre fin à ce calvaire, et là je me bats pour arriver à temps au pointage pour pouvoir continuer la course… CQFD…
9h30 je suis à Bellefontaine ouf ! L’aventure continue, à partir de là ce sera une course contre-la-montre ! 11h15 Morez, 14h Prémanon, 15h30 Les Dappes… 11h15 Morez, 14h Prémanon, 15h30 les Dappes… Cela tourne en boucle dans ma tête et pendant ce temps je pense moins à mon estomac qui continue à jouer au contorsionniste !
5h20 de course je suis à Morez au 36e km, finalement je m’en tire pas trop mal… Et surtout, surtout, je suis à mi-course ! Je sais que la 2e partie est la plus dure avec 2100m de D+ sur les 30 derniers kilomètres mais psychologiquement je suis à mi-course !!!
Vous allez me dire on n’est plus à un problème près, on verra çà plus tard ! Bonne nouvelle (si, si, j’ai quand même eu des petites joies au cours de cette journée !), le soleil commence à pointer le bout de son nez. Je repars de Morez à 10h45 avec 30 minutes d’avance sur la barrière horaire.
Je sais que commence une longue ascension. Je reçois deux appels qui vont me relancer comme jamais, ma mère et Sabine, mes deux anges gardiens de la journée !...
Jennifer
Quelle véritable aventure ! Je ne suis pas sûr que je pourrai en faire de même avec le mauvais temps et ce parcours du combattant. Tu as vraiment de la détermination, bravo ! En passant, j'aime bien les photos prises pour l'illustration.
RépondreSupprimerJenni, bon entame de course...
RépondreSupprimerj'ai hâte de connaitre la suite du moins ton ressenti car l'arrivée est triomphale.
il y a des jours ou rien ne va......et malgre tout tu as franchi l'arrivee .chapeau
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