jeudi 5 décembre 2019

Une fois n'est pas coutume

Y a bien une course qui ne me faisait pas rêver; ‬c’est bien la Saintelyon ‭!
Après ma déception rapport à l’abandon sur l UTV et à des résultats exceptionnels de certains membres du club ‭; ‬je décide de m’y inscrire.‭ ‬Pas super motivé mais j’aime les challenges et à force qu’on me rabâche le truc comme étant un truc incontournable du trail ‭; ‬je crac ‭! ‬C'est pas la meilleure idée que j’ai eu.‭ ‬J’en parle à maitre Gunsett qui devait déjà subir une pression d’un autre coté car mon ami Denis était déjà sur le coup‭ (‬pour ne pas citer une certaine personne qui entraine beaucoup de monde dans ses conneries mais qui n’y participe pas‭…‬ pour la petite histoire il aurait un dossard payé par l’éducation nationale‭). ‬Ça me rassure je ne suis pas tout seul dans cette m‭… ‬euh.‭ ‬Galère ‭!

J’emmène mes copains à Lyon pour profiter du salon du trail et récupérer notre dossard.‭ ‬Comment dire‭…‬ on s’est fait alpaguer par tous les rabatteurs de courses en montagnes‭…‬ comme quoi ça rapporte un peu d’organiser des trails ‭!! ‬On raque le billet de la navette pour St Etienne et nous voilà fin prêt.

Après un voyage en bus mouvementé par un chauffeur un peu pilote ‭; ‬on arrive sain et sauf à l'omnisports de St Etienne où on se dirige vers le palais de la gastronomie:‭ ‬la fameuse Pasta party à‭ ‬15‭ ‬euros‭…‬.‭ ‬Bon ça fait le boulot ‭! ‬On trouve une place sur une tribune pour se changer car à l’intérieur on se croirait un peu comme dans une rave party avec des gens qui dorment partout dans des couvertures de survie et des sacs de couchages…manquent plus que les clébards ‭!
C’est le départ‭ … ‬on arrive un peu tard,‭ ‬du coup on sera dans la‭ ‬5‭ème vague de‭ ‬1500‭ ‬coureurs.‭ ‬Chaque départ est impressionnant par le nombre de gens qui s’élancent avec en fond une chanson de U2‭ ‬sur le thème de la nuit…Un participant de de la Lyonsaintélyon en profite pour demander sa femme en mariage malgré son abandon après‭ ‬18‭ ‬km‭ (‬l’idiot‭).
‬C’est le départ.‭ ‬Je pars tranquille sans suivre mes copains‭ (‬j’ai horreur de me caler sur le rythme d’un autre‭)‬. On traverse vite St Etienne sur des boulevards afin de rejoindre des routes de campagnes.‭ ‬Très vite il commence à pleuvoir,‭ ‬d’abord une pluie fine suivie d’averses à grosses gouttes et de brouillard ‭; ‬c’est le temps qu’il fera tout le reste de la course.

C’est nul…je rattrape mes copains mais je continue sur un rythme soutenu jusqu‭’au premier ravito où déjà j’ai doublé énormément de monde, c’est impressionnant ‭! ‬J’ai l’impression de faire que ça ‭; ‬cette course ne proposant aucun intérêt du fait qu’on est totalement dans l’obscurité.‭ ‬Arrivé à St Christo il pleut trop ‭; ‬j’enfile mon bas k-way même si c’est déjà trop tard ‭! ‬Je repars tout de même vers St Catherine avec en tête la devise de mon ami Denis‭ «‬ à St Catherine,‭ ‬ne prend pas racine ‭!!‬ ‭» ‬La valse des abandons ‭; ‬apparemment c’est dans les mœurs vu que toutes les navettes sont présentes pour faire face ‭! ‬Mes camarades arrivent au moment où je repars.‭ ‬Il fait froid au décollage mais malgré la pluie au bout de‭ ‬5‭ ‬minutes je suis chaud.

Petite parenthèse‭…‬..les ravitos sont très nuls‭…‬..euh non‭…‬. ils sont complètements pourris‭…‬..c est des tentes ou seuls les bénévoles sont à l’abri de la pluie ‭; ‬les coureurs se battent pour choper un peu de bouffe ou de boisson‭ … ‬une mascarade.‭ ‬Impossible de se changer au sec,‭ ‬faut pas se tromper sur sa tenue de départ.‭ ‬Après y a pas grand-chose à dire c’est une suite de montées et de descentes dans le noir total avec trop de gens.‭ ‬Ils ne courent pas les montées et ils ne courent pas les descentes, qu‭'est-ce qu’ils foutent là c'est une grande question.‭ ‬Je finis par pousser les gens dans une totale incivilité que j’en ai honte pour l’esprit trail.

Une édition marqué par l’humidité‭…‬ piètre mot‭… ‬c’est carrément le déluge, même Noé n'aurait pas pu sauver tout le monde ‭! ‬Des torrents de boues dans les descentes comme les montées ou même mes fameuses Goretex et mes guêtres ont à peine résisté‭ ‬30‭ ‬km.‭ ‬Super éprouvant car les terrains sous une espèce de bouillie marrons giclant à chaque pas et ruisselant dès les parties inclinées afin de former des mares,‭ brassées par les nombres de personnes passant avant nous.‭ ‬Un bourbier dégueulasse et interminable.‭ ‬Pour moi un rappel des sources de la Loire.‭ ‬Pas un super souvenir ‭!

Soucieux en Jarez, ‬je suis encore bien mais je commence à accuser le coup.‭ ‬Mes poteaux me talonnent de près et me rattrapent.‭ ‬Je suis content de les voir :‭ ‬Patrick est un peu dans le dur mais Denis me semble en forme‭ (‬il me fait peur‭). ‬On court ensemble mais je les sens bien plus en forme que moi ou je suis sur une spirale descendante.‭ ‬Denis veut courir tous les faux plats montants‭ …‬il est possédé ‭!! ‬J’arrive à les suivre jusqu‭’à Champonost ou l’on s’autorise un dernier repos et ravitaillement compensateur. C’est après que tout se complique…il fait jour et les frontales sont rangées. Je suis dans le très dur‭ (‬les conditions sont horribles et je pleure mes bâtons‭)

La boue n’a pas dit son dernier mot.‭ ‬Les‭ ‬11‭ ‬derniers kilos sont un calvaire.‭ ‬Je serre les dents et les poings et j’essaye de suivre Denis qui entraine maitre Gunsett dans sa folie.‭ ‬Il veut courir tout le temps‭ …‬ je peine à les suivre à part dans les descentes où je retrouve de l’énergie (‬trop roulant pour moi ce terrain). Malgré la légende on est loin d’une Saintélyon sur route goudronnée; ‬on est bien bien sur du trail pur et dur avec un dénivelé peu important mais bien proportionné.‭ ‬On passe le parc d'accrobranche de Tassin et on finit par descendre sur Lyon ou on continue à doubler des gens.‭ ‬Mes copains m’attendent ‭; ‬j’ai honte …‬. ils me forcent à tenir et je ne veux pas les décevoir donc je cours mais j’ai très mal.‭ ‬Ils me soutiennent jusqu‭’à l’arrivée sous l’arche où on la passe ensemble.‭ ‬C’est beau et fort en émotions après ce chantier boueux.
 Cette histoire m'aura appris plusieurs choses :

‭                                     ‬- cette course est nulle‭ (‬nuit,‭ ‬brouillard,‭ ‬pluie,‭ ‬boue‭)

                                      - ne jamais sous-estimer une course‭ (‬sans bâtons‭ ‬76‭ ‬km c’est dur‭)

                                      - j’adore mes amis‭ (‬merci Patrick et Denis‭)
C’est fait et je ne referais plus car pour moi ça n’a pas d’intérêt.‭ ‬Pas de paysage de par la nuit,‭ ‬trop roulant par son profil et trop de monde qui n'ont rien à faire là‭ (‬ça court pas les montées c’est un fait mais de là à pas courir les descentes c’est une hérésie‭). ‬
Chacun y voit son propre plaisir et ça reste une course mythique de par le nombre d’éditions.
Pour moi c’est la première et la dernière.‭
Stéphane

3 commentaires:

  1. ça le mérite d'être clair....

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  2. Un beau récit de "vie" où même si j'ai toujours hésité à le faire pour ces raisons . Tu confirmes mes doutes !! Bravo quand même à vous 3.

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  3. D'abord un immense bravo à vous 3 pour votre participation et Bravo d'avoir terminer cette course aux conditions dantesque. Un grand merci pour ce récit qui t'a énormément éprouvé et dont je compatis. J'espère que tu auras plaisir a courir d'autres trail. elle reste pour moi une course mythique et féerique par la clareté de la frontale. Bonne récupération a vous 3.

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