mercredi 23 août 2023

Trail du Galibier

 Vu le ciel bleu et les températures du moment ; quoi de mieux qu’une petite balade en montagne pour se rafraîchir. Valloire, petite ville située dans le massif de la Maurienne à environ 1500 m d’altitude entre le col du Télégraphe et le célèbre col du Galibier, organise cette course dont l’épreuve phare est un 60 kilomètres sur 2 jours en équipe avec bivouac au départ de Valmeinier. D’autres formats sont proposés mais pour moi se sera le 52 kilomètres avec presque 3300 D+. Après avoir étudié le profil, je me rends à l’évidence que la totalité du dénivelé se fera sur les 35 premiers kilomètres vu que les 15 derniers sont en descente. Du coup le ratio kil /D+ est plutôt élevé, ça va piquer sévère. Malgré la période plutôt touristique et l’attractivité du coin je réussi à trouver une chambre d’hôtel très bien située a 300 mètres du départ, une aubaine. Malgré l’altitude, on flirte quand même avec les 30 degrés, j’espère qu’au-delà des 2000 m j’aurai des températures plus raisonnables.
Le départ est pour 5 h 30 le dimanche (heure de prédilection des Montélégeois pour les sorties dominicales...) il fait frais avec un petit 13 degrés voire même limite froid. Il y a 256 partants et comme d’habitude le briefing avec les recommandations de bien s’hydrater car c’est soleil toute la journée. Je n’ai pas compris le conseil d’éviter de boire que de l’eau, j’ai cherché mais pas de tireuse à bière sur les ravitos. Depuis la veille, je vois une chapelle perchée sur un aplomb rocheux au milieu de la ville et je suis persuadé que la course démarre par le raidard pour y accéder.
Évidemment, une fois le départ donné et un petit tour dans la ville pour étirer le peloton, c’est direction la chapelle qui contrairement à ce que je croyais n’était pas seule là-haut. J’ai du mal avec les départs de course et ça s'entend à ma respiration de buffle asthmatique. C’est assez raide mais je reste dans le rythme sans trop me faire doubler. Une fois arrivé à la chapelle on traverse le village de Poing ravier pour rejoindre un chemin relativement plat très souple. Malgré le phare collé à mon front, je trébuche sur une racine et je m’éclate correctement sans trop de dommages à première vue. Ça commence fort au bout de même pas 3 kilomètres… on grimpe en zig-zag assez facilement a travers bois pour rejoindre la prairie surplombant Valloire et la vallée d Arves sur des chemins très souples et agréables avec le grand Galibier en toile de fond. 

La descente vers le premier ravito (7 km et 560 d+) est souple sur des chemins de terre pas trop techniques donc du coup je dois accélérer car ça revient vite dans mon dos.
Arrivé au ravito des Arolles, je me décide quand même à regarder ma montre pour voir si les kilomètres annoncés sont exacts, et là c’est le drame, l’horreur et pour finir la contrariété. Lors de ma chute, par inadvertance, ça a dû appuyer sur le bouton de ma montre et la mettre en pause. J’ai perdu facilement 5 kilomètres et 250 D+ donc ça va être compliqué d’évaluer les distances sur la fin de course (pire... fausser mes stats Strava ...). Il me faudra bien 1 heure avant de me calmer et d’arrêter d’y penser. On grimpe de nouveau par un sentier souple au début et pas trop raide pour rejoindre un chemin un peu identique à la première bosse. On dépasse les 2000 m d’altitude sur un sentier légèrement descendant et sans trop de difficultés pour rejoindre le hameau des Aiguilles, nom inspiré sûrement des Aiguilles d'Arves juste au-dessus culminant à 3514 m. 

On redescend par un chemin assez raide mais peu technique pour rejoindre le 2-ème ravito (15 km et 1200d+) en passant par le lit de Valloirette.
Finit la fête ! Commence l’une des grosses difficultés du parcours, une grimpée de 1000 m de D+ environ pour rejoindre le plan d’Orient et basculer vers le ravitaillement du camp militaire des Rochilles (21 km et 2100d+). Ça grimpe bien et je commence à doubler pas mal de monde dans la montée après avoir pris un gel Athlé (je ne sais pas ce qu’ils foutent dedans, mais j’ai le palpitant qui bourrine à 180). On évolue sous les pointes d’Orient, les crêtes de Lacha à gauche et au loin à droite, on distingue les glaciers de la Meije.



Le soleil est toujours derrière les crêtes donc pour le coup on est plutôt au frais depuis le début. On redescend vers le camp par un pierrier, ma passion.
A partir du camp d’où repart la course à étapes, je sais qu’il reste 30 bornes et 1300 D+ en sachant que les 15 derniers sont en descente. On part en direction du col des Rochilles pour rejoindre le lac du Grand Ban et faire le tour du lac Rond par des passages très techniques de tas de roches afin de grimper jusqu’au col des Cerces dominant le lac du même nom avec en face la pointe des Cerces (3097 m) et le pic de la Moulinière (3073 m). 

Lac du grand Ban

Col et lac des Cerces
Je suis impressionné par le nombre de randonneurs, on est loin d’être seul et on doit parfois les éviter pour les plus pénibles. On longe le lac de Cerces pour grimper par un sentier assez raide jusqu’au col de la Ponsonnière offrant une vue magnifique sur le massif des Écrins. 

Col de la Ponsonnière
Ça redescend très fort, très raide et particulièrement technique vers la source de la Valloirette où je m’abreuve copieusement. Un signaleur nous informe que le ravitaillement est à 3 kilomètres, le passage est plat mais très technique. Ça ressemble à Belledonne. Heureusement, 2 semaines auparavant on m’a fait crapahuter dans le même genre d’environnement et du coup je suis plutôt à l’aise.
Le ravitaillement du lac des Mottets (31 km et 2500d+) est juste liquide. On rattrape beaucoup d’équipes de la course à étapes. On repart dans un raidard pour rejoindre une aire décollage de parapente avec au loin la route sinueuse qui grimpe au col du Galibier.  On se croirait sur un circuit tant il y a de bruit de motos et voitures, c'est pénible. On suit un chemin en balcon pour contourner la pointe du Vallon et arriver au niveau de la route du Galibier où un ravitaillement improvisé a été mis en place par l'orga. Perso, je trouve que la température est idéale avec un vent frais rafraîchissant mais ce n’est pas l’avis de tout le monde apparemment. Se profile la dernière difficulté, la grimpette vers le col du Galibier avec 3 kilomètres et 400 D+. 





Pas de quoi s’inquiéter mais le problème est que les 2 premiers kils sont assez plats et le dernier kil est un mur à gravir. Pas mal de monde s’arrêtent pour respirer et je reste sur mon rythme. Je prends très cher quand même ; arrivé en haut j’ai la tête qui tourne mais je contemple le panorama exceptionnel avec la barre des écrins, la Meije et à l’opposé le Mont blanc.
J’essaye de reprendre possession de mon corps au ravitaillement (35 km et 3100d+) et chose marrante y a le gars qui se déguise en Mario du Challenge de la vallée de la Drome de Crest qui tient le ravito. Je repars sur une petite grimpette pour rejoindre une table d’orientation pour attaquer la fameuse descente de 15 bornes. Évidemment ça aurait été trop simple que se soit un joli chemin bien souple. Ça commence par un chemin limite vertical où je ne regrette pas d’avoir opté pour mes trabucco 10 afin d’avoir assez de grip pour éviter la glissade mortelle. Une fois que la pente devient raisonnable c'est sur un pierrier et pour couronner le tout on évolue sur un site entièrement composé de calcaire et de multiples scialets béants. On aperçoit au loin les signaleurs à intervalle régulier avec leurs chaises et parasols, j ai l impression d’être sur une nationale en Espagne. C’est des montagnes russes avec des descentes pierreuses mais on finit par en sortir et retrouver une prairie avec un chemin souple mais plutôt plat avec quelques passages descendants. C’est là le plus éprouvant car il faut courir et en dessous des 2000 m il commence à faire très chaud. J’ai vraiment du mal à relancer sur les 4 kilomètres pour rejoindre le dernier ravitaillement (qui était aussi le deuxième) J’ai du mal à avaler des trucs avec la chaleur alors je remplis mes gourdes et je repars (46 km et 3180d+).
Il reste un peu plus de 5 kilomètres et truc plutôt moche on court sur la route qui mène à Valloire et la chaleur est très présente. Juste avant d’entrer dans Valloire on prend un chemin le long de la Valloirette et un signaleur m’annonce que ça grimpe sur un kilomètre et ça descend sur la même distance vers l’arrivée. Je passe la chapelle Saint Pierre et la piste de biathlon et dans la descente j’entends le speaker annonçant qu’on est encore sous la barre des 10 heures. Je me violente un peu et je finis un peu décomposé.
La récompense est un buff et bien sur les beaux panoramas. Par contre pas de douches à l’arrivée et malgré deux brasseries en sponsors ; pas de tireuse à bière ! Quelle déception après avoir fait tous ces kilomètres sans boire. Je ne prends pas le repas car impossible d’avaler du solide. A coté de la voiture, une chapelle avec une fontaine, du coup je me lave dedans et je me change. J'avais repéré un bar sur le chemin proposant la brasserie du Mont Blanc à la pression et j’enquille une belle pinte de rousse pour nettoyer la poussière au fond de ma gorge, le bonheur ! Une très belle course exigeante mais dans un cadre magnifique. Une bonne préparation pour l’UTV dans 3 semaines.

Stéphane

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