10 km de Paris

Jeudi 8 août. Je passe récupérer le t-shirt offert par le sponsor Orange.

Vendredi 9 août. Le dossard tant convoité m'est remis par les volontaires de Paris 2024 au pied de la Tour Eiffel.

Samedi 10 août. 20h00. Je suis devant la fontaine Stravinsky, rue Brisemiche, à côté du centre Pompidou. Je rejoins Christine et nous attendons Stéphanie et la journaliste du Dauphiné Libéré qui a lancé un appel sur le journal pour réunir tous les coureurs de Drôme et d'Ardèche et faire une photo souvenir. J'ai l'immense surprise de voir arriver Nicole et Ludo qui ont fait le déplacement spécialement pour venir nous encourager. Ça me fait un plaisir fou de les voir en ce jour d'exception.

Photo prise, Stéphanie a eu un problème de métro et n'a pas pu venir, les concurrents du marathon rejoignent leur sas de départ. Le premier part à 21h00, puis les 7 autres à 10 minutes d'intervalle chacun. Bonne course à eux, il devront affronter les 540 m de D+ de ce marathon qui va les faire passer devant le château de Versailles avant de revenir sur Paris.

Après avoir attendu 1012 jours, après avoir couru 5518 km en 492 séances d'entraînement, ce qui m'a permis d'obtenir 584116 points (il en fallait 100000 pour participer au tirage au sort) et d'être classé 483ème sur 785610 participants, après avoir réussi 104 défis lancés par les organisateurs, me voilà sur la ligne de départ du Marathon Pour Tous des Jeux Olympiques de Paris 2024, version 10 km, devant l'hôtel de ville. Je ne suis pas seul puisque 20024 personnes sont inscrites à cette épreuve. 20024 autres participent à la même course, mais en version 42,195 km. Parmi elles se trouvent Christine et Stéphanie. Je n'ai pas décroché de dossard pour cette distance, mais quand j'ai appris que j'étais sélectionné pour les 10 km, j'ai sauté sur cette occasion unique. Le mail reçu précisait que j'avais 48h pour confirmer ma participation. Inutile de vous dire que je n'ai même pas attendu une heure pour répondre !

Et me voilà donc avec le numéro 41694 dans le sas n° 5. Je sais que Tessa Worley, multiple médaillée d'or en ski alpin aux différents championnats et coupes du monde, est présente dans le sas. Mais au milieu des 2500 personnes je ne la vois pas. Tant pis, même si on n'a pas si souvent l'occasion de croiser des champions.

La musique démarre sur le fameux tube Thunderstruck d'ACDC. C'est une musique qui donne des fourmis dans les jambes. La barrière s'ouvre et on avance dans le sas n° 4, puis dans le 3, le 2, le 1...Et on arrive devant un rideau géant aux couleurs du Marathon pour Tous. Mais ce n'est pas encore le départ, même si quelques-uns commencent à courir. Et enfin, l'arche de départ.

Le compte à rebours est crié à l'unisson. 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1, la ligne est franchie à 00h10 précises et on emprunte l'avenue Victoria. Premier  monument sur la droite, la Tour Saint Jacques. On tourne à droite puis à gauche dans la rue de Rivoli puis à droite rue du Louvre et on passe devant la Bourse du Commerce, puis à gauche rue Réaumur et c'est le Palais Brongniart, ancienne bourse de Paris. Puis c'est une longue ligne droite jusqu'à la rue de la Paix, les amateurs de Monopoly apprécieront, avant d'entrer place Vendôme.

Il y a une ambiance de folie. La foule est massée derrière les barrières aux couleurs de Paris 2024. Ils nous encouragent, nous appellent par nos prénoms et veulent qu'on leur tape dans les mains en passant. 

J'ai l'impression d'être un médaillé d'or aux Jeux, une célébrité, au même titre que Léon Marchand quand il a fait son tour d'honneur après ses exploits en natation. Les cris d'encouragement me portent, à tel point qu'à un moment je constate que je cours à une allure de 3'45 au km sans m'en être rendu compte. Je dois me calmer, je ne vais pas tenir à cette allure.

La route continue et on passe dans le Louvre avant de prendre les quais en longeant le jardin des Tuileries. En regardant sur ma droite, je vois la vasque olympique. Je m'arrête pour prendre une photo.

On continue sur les quais et on traverse la Seine par le pont de l'Alma, on passe devant l'Ecole Militaire puis on tourne à gauche sur le boulevard des Invalides. L'arrivée est proche. Un dernier virage à gauche et je foule le tapis bleu des derniers mètres, bordé de chaque côté par les gradins réservés aux rares accompagnateurs des marathoniens qui ont pu avoir un bracelet leur permettant d'y entrer. Je franchis l'arche d'arrivée en 54'40".

On doit continuer quelques mètres avant de se voir remettre la médaille de finisher. Ma première et sans doute ma dernière médaille olympique gravée des 5 anneaux symboliques.

Je suis heureux et fier d'avoir pu participer à cette aventure, à cette course unique, à la course d'une vie diront certains. En tout cas, ça a été un bonheur total, un kif absolu, un souvenir inoubliable. Je n'avais jamais connu une telle ambiance sur une course, un tel engouement du public qui te pousse. Je comprends pourquoi les athlètes français ont pulvérisé le record de médailles aux J.O.

Je rejoins Nicole et Ludo et, ensemble et rejoints par Mika, on attend l'arrivée des marathoniennes Christine et Stéphanie, qui franchiront la ligne respectivement en 5h07 et 4h31. Un grand bravo à elles.

Jacques

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