La Baronuit

  Pour cette 8ème édition, l’association du Pas des Géant organise un trail à Buis les Baronnies pour récolter des fonds pour la lutte contre le cancer. Petite nouveauté cette année, le trail part vers 19h30 avec pour les derniers comme moi une lampe frontale obligatoire. Et cerise sur le gâteau, l’été étant bien là, c’est  avec une température de plus de 30° que nous débutons le parcours, mais qui baissera au fur et à mesure que le chrono avancera.
  Le profil du parcours n’est du tout celui qui est sur le site. Nous devons d’abord aborder une petite montée jusqu’à la chapelle de St Trophime, histoire d’écrémer les derniers trailers, puis descendre par une route jusqu’au pied du Mont St Julien, "the Mythique Reference" avant de l’aborder par deux bons kilomètres de forte montée jusqu’à son col à la vue magnifique et qui est le paradis des varappes et amateurs de verticalité. 

 S’ensuit une monosente longeant une crête de 2 km d’où l’on perçoit le petit village de la Roche sur Buis d’un côté, le Mont Ventoux de l’autre.

 

  Puis nous suivons un PR le long d’un autre massif. Le chemin redescend via une monosente sur un chemin extrêmement étroit, au point que le parcours passe sur des roches en forme de pointe d’épée. La vigilance est  importante, car le vide n’est pas très loin. Une descente très très technique, comme à Chanac ou à la Chapelle, comme je la bénie. Puis le chemin devient roulant jusqu’au ravitaillement. Là je n’ai fait que la moitié du parcours soit 9km.

Le ravito, un bonheur car je n’ai que l’embarras du choix. Tout le  monde est passé même les  randonneurs.

    La deuxième partie est certes avec des difficultés, c’est normal, il y a encore du dénivelé mais elle se fait sous les lumières de la frontale. Je suis en compagnie de Michael, le serre-fil de la course, un gars fort sympathique qui va me supporter, m’encourager et ouvrir un peu la conversation. C’est un Valentinois qui vit à Grenoble, passionné de sport, de vtt et de course à pied. C’est lui qui a tracé la deuxième partie et il connait bien ce parcours. C’est aussi son terrain de jeu. Donc je n’ai pas de soucis à me faire et c’est toujours des plus agréables de "courir "à deux.
  Nous assistons au coucher du soleil, puis nous voilà sous les buis, la nuit. La température est maintenant  plus agréable, ce qui nous permet de mieux courir. Le parcours est  plus vallonné mais il faut apprendre à ne pas trop en faire car il y a encore de la côte. La frontale ne nous montre pas tout, c’est ce qui fait le charme de la course de nuit. Savoir gérer sa  course en fonction de la vision que l’on a. Le rythme respiratoire et notre foulée qui nous indiquent la difficulté du terrain. Ça j’adore.
   Nous croisons des bénévoles qui veulent nous dérouter mais comme Michael fait  partie de l’organisation, nous pouvons continuer le circuit sachant que des randonneurs sont passés il y a peu de temps. Ils me demandent si je vais bien, alors malgré une légère fatigue, je leur  précise que je peux continuer et je leur promets de ne pas abandonner. Alors nous voilà parti pour trois bons kilomètres de montée par des chemins d’alpage. Certes avec pas mal de chicanes mais j’arrive à bien monter. Peu d’habitations aux alentours. J’atteins enfin le dernier col. Un chemin roulant, large et descendant nous est maintenant offert. 
  Voilà enfin des bruits de voitures, la route n’est plus très loin, quelques lumières dans les hameaux aux alentours nous indiquent un retour à la civilisation, des  voix, ce sont celles des derniers randonneurs et des bénévoles qui ferment la marche.
  L’arrivée est dans 2.5 km par une route bitumée avec des faux plats montant; voilà c’est bientôt  la fin, encouragement mutuel avec les randonneurs. Nous terminons en trottinant. J’entends la voix du speaker, c’est Jean Pierre Buix, le maire de Buis. Allez ! Encore quelques hectomètres, et je termine ce trail semi nocturne, ravi, épuisé mais heureux d’y avoir participé. 19.200 km sur ma Garmin  avec 800 m de D+
 Je laisse ma part de saucisses frites aux autres, une bière offerte par mon serre fil fait l’affaire. Bravo et merci pour cette course dont je vanterai l’accueil, l’organisation, le sourire et le plaisir de trottiner dans cette partie de la Drôme que j’affectionne. 

 Vivement  l’an prochain… plus en forme.

Robert