Comme pour toute sortie club, il y a pas mal d’organisation, de logistique, de réservation, de préparation. Et pour cela je tiens à remercier Sylvie R. et Dom pour toutes les heures et les recherches pour que notre séjour soit des plus agréable. Et comme pour une course, si il n'y pas de bénévole et de logistique, il n'y a rien. Alors je tiens à vous remercier au nom de toute l'équipe.
L’hippocampe, camping 4 étoiles, dans le village de Volonne est notre base d’hébergement, la pasta party de la veille de course a lieu au même endroit. La piscine sert de détente et de partie de jeu aquatique avec de grandes parties de fou rire. Dom, en maîtresse de cérémonie est l’animatrice principale en nous faisant partager sa joie de vivre et son humour.
Pour l’Escalo, trois parcours, un 5 km, 10 km et 25 km et une randonnée. Ainsi chacun a fait son choix de course selon sa forme et sa préparation. Une bonne partie du groupe est sur le 25 km qui ne sera pas une partie de plaisir. Car en plus du dénivelé prévu (1400 m de D+ selon ma Garmin) nous aurons une météo quasi caniculaire avec pas moins de 30° sur une partie du trail. Le profil de la course ne sera comme sur le site de la course (plutôt en forme de 3 Pyramides) et cette année la course sert de référence pour le championnat de France de trail FSGT. Donc c'est du costaud et là encore, même après une semaine, j'ai des souvenirs pas forcement réjouissant sur ma performance et le parcours.
125 sera le nombre total de participants avec quelques abandons causé par la chaleur à mon avis.
Après cette longue introduction, voilà en quelques lignes mon trail. Le départ est prévu à 9h00 et après un court briefing, tous les coureurs sont invités à rejoindre la vraie ligne de départ à 1 km. Nous partons en petites foulées. Puis au détour d’une ruelle, sans une marque bien précise, le départ est annoncé alors que les derniers ne sont pas tous arrivés. Un homme et une femme nous demandent si nous sommes les dernier car ils vont fermer la course. Nous voilà parti.
Je ne vais trop vite car il est annoncé plus de 1800 m de D+. Juste quelques mètres de bitume et nous voilà sur des chemins de randonnée. Les chemins ne sont pas dans un premier temps trop raides si bien que je rejoins toutes les Claudia du club. Nous montons ensemble. Le chemin se fait de plus en plus pentu histoire d’étirer le peloton. Les premiers sont déjà bien loin. Nous formons un petit groupe et chacun va gérer comme il peut cette épreuve. Je reste en compagnie de Dom, Sylvie et Christine. Nath et Bianca sont légèrement derrière mais nous restons un peu ensemble jusqu’au premier d’eau, au 5ème kilomètre.
Le deuxième ravito est au 8ème kilomètre. Là vont commencer les premières difficultés, 3 km à monter et à redescendre avec de bons pourcentage. De temps à autres, un point de vue sur les premières montagnes des Alpes. Le soleil se fait de plus en plus présent. Heureusement que le parcours se fait en partie en sous-bois.
8ème kilomètre. Voilà le 2ème ravito. Bon accueil, j’entrevois les coureurs qui sont déjà sur le retour. J’ai encore cette boucle de 8 kilomètres qui doit nous amener au plus haut sommet du trail à 1280 m, mais avant nous redescendons par un large chemin forestier avant de retrouver des monosentes et atteindre le sommet marqué par des bâtons qui servent de cairns. Je crois que c’est la cime et de nouveau nous remontons. C’est ici que j’admire les plus beaux paysage. Différent massifs dont certains sont encore enneigés. J’entrevois la Durance et quelques petits villages ruraux. Je suis un peu déçu de ne pas connaitre les noms de ces beaux massifs mais je les garde en mémoire.
Au sommet, un nouveau point d’eau. Je transpire beaucoup. Bon je suis à mi-parcours, et maintenant que de la descente ? Le chemin commence à vraiment descendre quand j’entends des voix. C’est celles des serres fils qui m’annoncent que Nath et Bianca ont abandonné et que je suis le dernier.
Si vous n’allez pas bien, vous pourrez vous arrêter au prochain ravito au 16ème km. Je verrai. Et si il n’y pas de barrière temps je souhaite continuer. Ok, c’est votre choix. Bon parlant de choix, je leur demande de l’aide car un court mais pentu passage me fait râler.
- Agrippez-vous à moi, me dit le serre fil.
Et je m’agrippe comme je peux d’abord à son cou puis à son Camel bag. Grosse suée…sous l’œil inquisiteur de la fille.
Puis le chemin suit une longue crête ombragée où je peux encore un peu trottiner. Puis j’aperçois une tente rouge, c’est la croix rouge. Elle me demande si tout va bien.
- Ça va, je continue !
Je commence à fatiguer mais encore en forme pour continuer. Encore deux bonnes côtes puis je retrouverai au même endroit que le deuxième, le 3ème ravito, 8 km plus tôt.
16ème km. Le voilà enfin. Je retrouve Sylvie qui m’annonce son abandon. Je suis un peu déçu pour elle mais elle a eu raison car le calvaire va commencer juste après. Il reste 9 kilomètres mais avec des bonnes descentes, deux grosses bosses et surtout une dernière montée en plein cagnard d’un kilomètre. Avec juste un point d’eau et point de secours à la cime de cette grosse côte. Là je n’en peux plus ! Même pas envie de trottiner. Il fait de plus en plus chaud et régulièrement la serre fil me demande si je veux arrêter. Je leur annonce que je souhaite terminer le parcours même en marchant. Alors me voilà reparti pour les 5 derniers kilomètres. Un hélicoptère nous survole. J’apprends qu’il y a un blessé sur la course. Comme il fait partie de l’organisation, le serre fil se fait du soucis pour l'état de santé du coureur.
Du 22 au 23ème kilomètre mon deuxième grand calvaire ou je fais des pauses tous les 150 mètres. Je n’ai plus le plaisir d’admirer les paysages aux alentours; dommage car j’ai devant moi de belles images de la vallée de la Durance.
Puis enfin la dernière descente vers le village. La fille du serre fil me demande pourquoi je continue ? Est-ce par orgueil ? Là je vois les couleurs de l’arc dans mes yeux. J’ai de la haine envers elle. Mais je dois garder mes dernières énergies, je n’ose lui répondre. Je serre les dents et j’avance.
A 800 m de l’arrivée, voilà Phil et Christine qui viennent m’encourager et me supporter. Je ne trouve pas les mots et un sourire pour les remercier. Enfin le village, quelques ruelles ombragées. Les encouragements des derniers bénévoles encore présents et surtout les voix de mes copains de club. Je retrouve un peu d'énergie pour trottiner et faire les derniers 200 mètres avec un brin de sourire et la force de frapper dans leurs mains avant de passer sous l’arche et d'en terminer en plus de 6 heures.
Je n’ai qu’une envie, m’assoir. Et j’ai faim. Les copains sont allés me chercher une assiette anglaise.
Un homme m’annonce qu’il fait partie du contrôle anti dopage ? Est une blague ? Je ne le saurai jamais…
Je tiens à remercier toute les bénévoles, les copains qui ont fait de bons chronos et la patience des serre fils…
Les difficultés de ce trail seront vite oubliées devant de bons vins offerts par le club et du délicieux repas au camping ou la convivialité a rayonné tout le week-end, le tout baignant dans un air et une eau aux parfums de mini vacances.
Bonne récupération à toutes et tous et encore bravo et merci.
Robert
Les photos ici.
Le diaporama de Lolo
Quand je te dis, Robert, que tu es le grand maître du récit !
RépondreSupprimerMerci pour nous avoir fait vivre cette course qui avait l'air bien difficile et éprouvante.
Bravo à toutes et à tous, visiblement les conditions avaient l'air extrêmes.
Quand on regarde la vidéo, on voit que vous avez dû, malgré tout, passer un week-end plutôt sympa !!!