La Saintélyon

Nous sommes plus de 6 000 coureurs à prendre le départ de la Saintélyon en solo pour 72 km et 1730 D+ et 2050 D- (la plupart des montres indiquent 1840 D+). La particularité de cette course est son heure de départ à minuit, le 1er week-end de décembre, pour aller de Saint-Etienne à Lyon par les coteaux du Giers et du lyonnais. C’est une course à 60% de route et 40% de sentier avec 5 ravitaillements: Saint-Christophe-en-jarrez 15 km, Sainte-Catherine 28 km, Saint-Genou/Chaussan 40 km, Soucieu-en-Jarrest 51 km, Chaponost 61 km. Cette course peut se faire en relais de 2,3,4 ou faire la Saintexpress 44 km et 1000 D+ ou la Saintesprint 22 km et 380 D+.

Cette année nous avons une météo clémente pour une Saintélyon. Pas de pluie, neige ou verglas… une température de 4° à Saint-Etienne qui descend à -4 sur les coteaux.

Après un recueillement pour les victimes des attentats de Paris, Pierre-Jean, Baptiste et moi partons chacun à notre rythme. Les 6 premiers km sont pratiquement plats, sur du bitume puis nous attaquons la montée sur Sorbiers et trouvons les premiers sentiers. La magie de la Saintéyon apparait avec cette farandole de lampes allumées qui serpente le sentier, devant, derrière, il y en a de partout. Je ne m’arrête pas aux 2 premiers ravitaillements car j’ai prévu mon camelback avec 2 l d’eau. Avant d’arriver à Sainte-Catherine, sur les crêtes, nous voyons les premières lumières de Lyon mais il reste 44 km et je commence à "sentir" les cuisses. Nous traversons différents bois avec des montées, descentes et un sommet à 930 m, Signal de Saint-André. Au 36ème km, la majorité des montées est faite mais il reste de sérieuses cotes raides ou tout le monde marche…  Je souhaiterai accélérer sur cette deuxième partie mais les jambes ont du mal à suivre, donc je gère et j’ai une pensée pour vous qui êtes au fond de votre lit !!!

Grâce à la clarté du ciel, je peux contempler le quartier de lune, les étoiles et en arrivant sur Chaponost, le levé du jour sur Lyon. C’est vrai que c’est un paysage sympa. L’arrivée se fait à la halle Tony Garnier, au milieu de milliers de coureurs et de spectateurs

Je vois un changement entre la Saintélyon de 2005 et celle de 2015: 1800 coureurs et 1 course, maintenant 15000 coureurs et 3 courses, plus les relais, une inscription qui devait être autour de 40 € et maintenant 80 € et une ambiance moins conviviale en course.

On sent que « l’engouement » du Trail est bien en route…

Jean Marie

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Après un 1er essai en relais il y a 2 ans, dès l'ouverture des inscriptions le 14 avril, je valide mon ticket pour cette nouvelle édition en solo de la mythique Saintélyon..... Presque 7000 inscrits pour les 72 km en solo, autant pour les autres courses (44 et 21 km) et les relais (par 2, 3 ou 4) !!!

Ça fait du monde, beaucoup de monde, surement trop ! D'ailleurs les polémiques commencent à fleurir sur cet engrenage, sur le cout exponentiel des inscriptions, sur la pollution engendrée par le transport des coureurs, sur le nombre de déchets retrouvés sur le parcours (même si perso j'en ai pas vu beaucoup, peut être une centaine de gel au sol en tout), sur le manque d'organisation sur les ravitos (qui ressemble fortement au 1er jour des soldes dans un grand magasin et où tu as du mal à y trouver une bouteille d'eau), sur l'attente incroyable pour récupérer son dossard, sur l'ambiance devenu plus compétitive......

Passé tous ses "détails", il n'en reste pas moins que la Sainté, c'est quand même quelque chose !!! Franchement, c'est à faire une fois dans sa vie. Le parcours est superbe, vallonné, plutôt roulant (du moins tu n'as pas des côtes de 4km avec 1000m de déniv), ça fait des montagnes russes où l'on aperçoit tantôt ce superbe serpent lumineux des frontales, tantôt les lumières au loin des villes...et le nombre de supporters postés partout sur le parcours à t'encourager toute la nuit, c'est dingue quand même, qu'à 4 h du matin par 0 degré au milieu de nulle part, tu tombes sur un petit groupe qui est là juste pour t'encourager, te féliciter.

Bien sur, c'est dur, c'est long et j'en ai bavé comme je n'en ai jamais bavé, à ne plus pouvoir avancer, à me poser assis sur un rocher pendant 10 minutes, à me demander ce que je faisais là, à voir défiler les concurrents, à faire 10 km en 2 heures en marchant sur une jambe... Mais tout ça n'est rien à coté du plaisir et du sentiments de victoire sur soi même que tu ressens une fois franchie la ligne d'arrivée. Que ce soit le 1er en 5h ou les derniers en 15h, toutes et tous méritent le respect, même tous ceux que j'ai vu souffrir et pleurer de devoir abandonner en cours de route... Et dire que cette année, on n'avait ni la neige, ni la glace, ni le grand froid !!!

Voilà donc pour moi une année de course à pied, bien remplie, qui se termine... Bravo encore aux 5 JCPiens qui sont arrivés au bout, bravo aux organisateurs car c'est quand même une sacrée course à gérer, bravo surtout aux centaines de bénévoles postés aux 5 ravitos et à tous les signaleurs sur le parcours.

Je ne sais pas si je la referai l'année prochaine, mais s'il y a des volontaires, faudra pas me pousser trop fort pour que je m'y réinscrive (ne serait ce que pour faire mieux que cette année... où j'entends déjà certains au JCP "s'interroger" sur mon temps somme tout un peu long et sur une moyenne plus proche de l'escargot que du lièvre...)

 Pierre Jean 

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A l'origine, j'étais partant pour la Saintexpress, soit 44Km, qui était déjà un joli challenge pour moi, car je n'avais jamais réalisé une telle distance.

Le 18 octobre dernier, j'ai fait la randonnée du claire de lune à Bourg de Péage en mode trailer afin de me rassurer.
Le lendemain, après avoir réaliser ces 50Km (ce qui était un record de distance pour moi), je raconte mon aventure à mon poto Mathieu lui expliquant que j'étais maintenant fin prêt pour ces 44Km! Mat me dit: "Attends Tony, si tu as fais 50, tu peux en faire 72! Je la fait avec un pote, joins toi à nous ?" Et je me vois encore lui répondant: "Je n'y avais pas pensé....c'est vrai, si j'en fait 50, il en manque que 22 pour aller à 72". ouais, je sais, je suis super fort en maths...mais j'ai encore beaucoup à apprendre sur ma capacité à endurer l'effort.

Cette course commença pourtant dans les meilleures conditions: bonne ambiance au départ avec de la musique à donf, speaker qui met le feu, température plutôt cool pour la saison, les frontales dans la nuit, blagues entre nous pour tenter de se détendre et un hommage émouvant aux victimes du 13 novembre.

Minuit, c'est parti. Je n'ai pas de supers sensations dès le départ. Cet état ne me quittera toute la course. Les trois premiers ravitos sont blindés de monde; il faut user des coudes pour tenter d'arracher un TUC et une banane. Ce n'est pas grave; j'ai qu'un seul mot en tête: FINIR. Je finirai coûte que coûte, je rentre à Valence avec le T shirt finisher.

Je regarde ma montre: 3 heures de course et j'entends un gars dire à son pote: "Ça y est, 20 km de fait". Et moi, en tant que bon mathématicien, je me dis qu'il reste.... ho put***, 52Km. Me voila parti dans des statistiques hasardeuses pour déterminer à quelle heure je pourrai appeler mes enfants pour leur dire que papa va bien.

Plus ça va, moins ça va : la douleur s'installe dans les articulations ; j'ai l'impression d'avoir les cannes d'un papy de 80 ans. Les descentes sont une horreur et les montées...sont horribles aussi. Ce n'est pas grave: FINIR. Je débranche le cerveau, je le rempli de pensées positives: ma femme et les enfants, les potes de course du dimanche, le JCPortois, à Mathieu, PJ, Jean Marie et Baptiste qui sont sur cette course...

Je termine les 20 derniers kilomètres en marchant et passe cette ligne d'arrivée après 12h38 de course.

J'appelle la maison, les enfants décrochent, les larmes me montent yeux : «Papa va bien, mal aux jambes, mais papa est heureux».

Je n'ai pas quitté mon T shirt du lundi.

Anthony