Samedi midi, j’enlève le costume, les sacs sont prêts. Direction le sud, la mer et le soleil. Arrivé vers 18 H sur Fréjus, je récupère mon dossard dans un magasin spécialisé de Trail. Pas peu fier de répondre à la question « Vous êtes sur quelle distance ? »
Le 35, j’annonce, la poitrine gonflée d’orgueil. On a les plaisirs que l’on peut !!!!!!
Un petit tour au départ pour repérer la route, cela évitera du stress. Bien m’en a pris, c’était loin d’être évident, le départ étant vraiment excentré par rapport à Fréjus.
Un petit tour sur le port et la plage, un repas plutôt léger et au lit.
Départ prévu à 8h 30, je suis sur place 1 h avant, le temps de se garer (Près de 800 concurrents sont attendus), de boire un petit café, un peu d’échauffement. Je dois bien avouer qu’à ce moment là le stress commence à monter, et les questions à venir.
La distance n’est elle pas trop longue ?
Est-ce que je vais tenir ?
J’essaye de rester concentré sur mon objectif, qui est de finir peu importe le temps.
Dernière consigne de course, le départ est donné. Les premiers kilomètres sont assez roulants et c’est au 3° Kilomètre que l’on passe une première cote. Déjà les premiers paysages avec des points de vues magnifiques. Je la passe sans encombre, et je me surprends même à doubler quelques concurrents.
Au 8° kilomètre, voila une première vrai difficulté ou les bâtons me seront bien utiles. Celle là aussi elle passe bien, et je me dis que la journée commence plutôt cool, les sensations sont bonnes, mais je conserve un rythme tranquille la route est encore longue, et je garde en mémoire l’avertissement donné au départ d’une très grosse montée au 26e km.
Une descente roulante nous amenant vers le premier ravitaillement au 14° kilomètre. On remplit la gourde il fait déjà très chaud, quelques mots de remerciements aux bénévoles et l’on prend la direction du second ravitaillement au 23e km. Et là à partir du quinzième, un petit coup de moins bien qui va durer environ 3ou 4 km. Je n’arrive pas à retrouver le rythme, je profite malgré tout des paysages absolument sublimes. Je gère ce passage tant bien que mal. On arrive à un carrefour, et la un bénévole nous annonce 3km de montée en single pour accéder au Mont Vinaigre, point haut de la course. Paradoxalement, c’est à ce moment là que je retrouve un peu de jus. Je me cale sur un rythme de marche régulier, pas très rapide mais régulier, l’idée étant de ne pas se mettre dans le rouge. L’arrivé au mont Vinaigre, sous les applaudissements des randonneurs, me donnent de l’énergie. Le point de vue au sommet est magnifique avec une vue à 360 degrés. C’est dans ces moments là, que l’on sait pourquoi l’on court. Pour vivre ce petit moment magique.
Nous en sommes au 20e kilomètres plus de 3 H 30 de course, et la descente dans les cailloux commencent à peser dans les jambes. La descente continue dans les bois, dans une pente vraiment très raide, je marche, pour moi, impossible de courir, sans risquer une chute. Certains concurrents plus doué que moi dans les descentes me doublent. Tan pis, ma fierté, en prend un coup, mais je garde mon objectif en tête, finir.
C’est avec soulagement que j’arrive au ravito du 23e kilomètres, avec quasiment 4h de courses dans les pattes. Je retrouve d’autres coureurs avec qui j’avais partagé quelques kilomètres. On discute, mais pendant ce temps je ne me ravitaille pas correctement, et je vais le payer très très cher. Je rempli ma gourde, mais je repars sans trop m’être alimenté. On enchaine sur 3 kilomètres ou on longe une rivière. Les sensations sont bonnes, je reprends un rythme correct. On arrive au 26e et la commence une montée vraiment raide, le premier kilomètre passe mais je sens que je commence à accuser le coup. Je serre les dents et avance en ralentissant le rythme pour garder du jus. On arrive à un croisement, soulagement je me dis que la bosse est passée, et que cela va aller mieux. Grave erreur, la montée continue en face et c’est encore plus raide. Là, le moral en prend un coup, et je sens que je vais vraiment souffrir. Et c’est le cas, au bout de 400 m, je ne me sens vraiment pas bien, la tête qui tourne, des papillons devant les yeux. Il faut que je m’arrête et que je me pose. L’envie d’abandonner m’effleure. Je me calme, respire, je bois lentement et je commence à grignoter mes barres de céréales. D’autres concurrents me doublent me demande si je vais bien. A ce moment précis, ma fierté du début a complètement disparu, et je lutte pour ne pas sombrer. Impossible de dire combien de temps je suis resté assis, la tête dans les mains à me demander ce que je foutais là. 15 ou 20 minutes surement. Puis, petit à petit, je reprends mes esprit, je me lève, et la tête ne tourne plus. Je décide de reprendre la montée vraiment tranquillement, mais que c’est dur, j’ai l’impression qu’elle est interminable.
Enfin, le sommet se dessine à travers les arbres. Un bénévole m’indique que maintenant, j’ai de la descente jusqu’au ravitaillement du 30e. Je reprends des forces à l’annonce de cette merveilleuse nouvelle (Oui dans ces cas là il en faut peu pour être heureux). Mais même la descente est interminable, j’ai l’impression d’avoir raté le ravito. Non finalement le voilà. Un bénévole me voyant arrivé, me demande si je vais bien, je pense que je dois avoir une sale tête. Il m’asperge, les cuisses la tête avec de l’eau, cela fait un bien fou. Cette fois bien que l’arrivé est proche, encore 5 kilomètres, je décide de faire un bon ravitaillement, je prends le temps de bien manger, pour reprendre un peu d’énergie.
Juste avant de partir, le bénévole m’indique que compte tenu de la chaleur, ils ont installé un dernier point d’eau, la haut, et là, il me montre la montage en face. Je crois à une blague, mais non, il ne rigole pas, il faut bien remonter en face. Inutile de vous dire, l’état psychologique dans lequel je me trouve à ce moment là. Mais bon, on serre les dents, et on repart, on commence par une petite descente et là effectivement on se reprend une cote pas très longue, mais qui fait vraiment mal. Malgré mes craintes, je la passe avec moins de souffrance que prévu. Le point d’eau est le bienvenu, j’y retrouve d’autres concurrents qui ont explosés dans cette côte. Nous décidons de repartir ensemble. Nous sommes 4, pour tous c’est la première fois que nous couvrons une distance aussi longue. Le fait de discuter redonne le moral et nous repartons sur une petite foulée, en décomptant les kilomètres. Nous rattrapons des concurrents qui sont aussi en souffrance,. On s’encourage mutuellement en se disant que l’arrivée est proche.
Une dernier montée, et oui encore une, m’amène dans le parc ou le départ a été donné. Ça y est j’y suis enfin, et en dessous des 6 heures comme je me l‘étais fixé en 5h58. On se félicite avec les copains d’un jour.
C’est la première fois que je suis sur un effort aussi long. Malgré les douleurs, j’y ai pris beaucoup de plaisir, et j’ai aimé les sensations vécues. L’expérience accumulée me servira pour mes prochaines courses avec au premier rang Annecy.
Quand j’étais dans le dur, j’ai pensé aux différents membres du club, et les distances, parfois hallucinantes qu’ils ont pu parcourir ou des temps canons qui ont pu être fait sur des distances plus courtes. Je ne citerai personne, de peur d’en oublier, mais vous avez tous mon respect maximum.
Ludovic
Bravo pour ta course, ta performance car 35 km ça ne se fait pas comme ça .....bravo pour ton récit....et surtout pour le fameux moment de "mais qu'est ce que je fou ici !!"...
RépondreSupprimerBravo Ludovic pour ta persévérance et l'atteinte de ton objectif !! Soit certain que cette expérience te servira pour Annecy.
RépondreSupprimerBravo bravo, félicitations, tu es plus que prêt pour la Maxi.
RépondreSupprimerLe plus gros se joue dans la tête, et ta tête est largement prête.
Quant au physique, il est déjà là depuis un moment, tu avais juste besoin de te rassurer à ce sujet.
Un grand bravo également pour ce beau récit, là aussi, tu fais bien de t'entrainer avant Annecy !
Bravo Ludovic pour ta belle performance et ton récit. il est magnifique, on est avec toi et l'on aurai aimer te soutenir lors de tes petites fablesses sur beau trail. les membres du JCP sont là aussi et de bon conseil alors je peux te dire que tu fais parti de nos champions. a l'avenir tu saura gérer toutes les difficultés de la course et surtout tu écoutera les sensations de ton corps et comme le dit Laurent, le mental viendra par la suite... Bravo Champion
RépondreSupprimerBravo Ludo tu es pret ,et tu verras sur la Maxirace les paysages sont aussi tres sympas.Y a plus qu'a attendre fin mai.
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