jeudi 8 février 2018

Forest Trail

Direction Toulouse ce week end et plus précisément Lévignac, un petit village typique de l’Occitanie où se déroule le "forest trail 31".
Cette course très populaire attire près de 2000 coureurs et les 4 formats proposés (12.18.25 et 44km) affichent tous complets de plusieurs mois.

Comme, il y a deux ans, je m'engage sur le 25km et 500D+ pour un départ de nuit à 19h.
Arrivé la veille, un bout de soleil pointe son nez,ce qui me rassure un peu sur les conditions de course, mais la pluie est annoncée et surtout apparemment comme chez nous, il n'a cessé de pleuvoir depuis plus d'un mois, donc ça s'annonce quand même bien humide !!!

18h, arrivée à la hall de Lévignac et bingo, la pluie commence à tomber ! Malgré une organisation au top et bien rodée, la foule qui vient récupérer leur dossard au dernier moment oblige les organisateurs à décaler le départ d'un quart d'heure...
19h15, le départ est donné du centre village précédé par deux ouvreurs munis de fumigènes pour nous permettre de passer et de fendre la foule toujours aussi nombreuse. Les 600 coureurs inscrits sont lâchés, sous la pluie et c'est partie pour une sacré partie de plaisir ! enfin presque..
Ayant déjà faite deux fois cette course et malgré quelques variantes, je connais pas mal le parcours ce qui est un avantage non négligeable. Ça attaque donc direct par 2 km de faux plats montant en direction des bois de Cobonne lieu de promenade du soir. Le peloton s'étire et je me place en bonne position pour ne pas avoir à être trop arrêté dans les 1eres descentes étroites, techniques et généralement glissantes.

A peine sortie de ce faux plat....on s'aperçoit très vite que ça va être sacrément gras, boueux et glissant. Et ça se confirme donc très rapidement....Les 10 km suivants sont relativement plats sur de larges pistes forestières où le jeu consiste à éviter les marres boueuses et à une étude de trajectoires et autres évitements pour éviter d'être trop vite complétement trempé, même si avec la pluie et le terrain détrempé, c'est vite raté et compromis. A chaque appui, soit tu t'enfonces, soit ça chasse sur les cotés soit tu recules dès que ça monte un peu.

En tout cas, je suis plutôt bien en jambes et je boucle les 10 premiers kilo en 55 minutes et je suis dans un bon petit rythme.
13ème kilomètre et là, tu ne te poses plus de question d'évitement ou d'autres calculs, puisque j'arrive au fameux passage de la buse...Les organisateurs nous ont gentiment tendu une corde pour nous accrocher et nous tenir et nous conseille de nous arrêter pour bien relacer nos chaussures pour éviter de les perdre..
Ploufff, c'est parti... on se lance pour 50 mètres d'eau glacée jusqu'à la taille... un gars devant moi, tombe et bingo, il perd sa frontale dans l'eau (enfin dans la boue)...je ressors, bien refroidi, les chaussures bien lourdes et je sais qu'il me reste encore la moitié à faire...car leur 25km ne fait jamais 25 mais plutôt 26 ou 27...
Une bonne grosse montée à patauger et à glisser et c'est reparti... L'avantage maintenant, c'est que comme tu es trempée et sale de partout, tu ne te poses plus la question d'un quelconque évitement de flaques, tu vas tout droit... Ça glisse dans tous les sens et les passages en monosente déjà bien ravinés par les concurrents précédents sont des pièges à chaque pose de pieds. Malgré tout, c'est toujours aussi beau et dépaysant que de courir la nuit dans la forêt au calme....

19ème kilomètres, j'arrive à un des trois points de contrôle de la course, voilà presque 2h que je parti et on nous annonce une fin de parcours grasse et boueuse...Ah ok...parce que là c'était pas gras et boueux ?
En effet, les kilomètres suivants dans des champs agricoles sont de vrais bourbiers, à chaque pose de pieds, tu t'enfonces de 10 cm et ça commence à peser dans les jambes, les montées sont des pataugeoire où les arbres sont les seuls recours pour pouvoir grimper. Tout ceci entrecoupé d'une dizaine de  passages à gué, pour nettoyer nos chaussures !!

22ème kilo, je commence à avancer beaucoup moins vite et à me faire pas mal doubler...la boue me fait beaucoup moins rigoler et à me dire "mais qu'est ce que je fous là !!"

Je sais qu'il me reste encore deux grosses montées et la dernière descente très technique avant de rejoindre le village....je me motive un peu et je repars. Je retrouve quelques forces, le fait de doubler les derniers du 12 km parti 30 minutes après me rebooste un peu et je me fixe comme objectif de rentrer en moins de 3 heures. La dernière descente n'est qu'une succession de glissades et autres devers plus ou moins contrôlés dans une boue bien collante, ravinée par déjà prés de 1000 coureurs (je plains les derniers !!!)

Les 25 km sont déjà bien dépassés lorsque je rentre dans le village, le fait de retrouver de goudron et de pouvoir enfin courir font bien plaisir et le dernier kilomètre, encouragé par les nombreux spectateurs, défile vite.
Je passe sous l'arche en pile 3h et ma montre de sonner 27km. Je finis finalement pas trop mal 184ème sur 542 finishers.
Bon, ben voilà, ça c'est fait !!! Je suis bien rincé, mais les sensations ont été bonnes et les jambes ont bien tenu le choc, je suis donc bien content de cette sortie longue et de cette promenade nocturne en terre toulousaine...

Direction la hall et le "forest bar" où m'attend la saucisse de Toulouse et la bière.
Je profite de la bonne ambiance générale menée par un DJ au taquet et je débriefe un peu avec les coureurs. Il est presque minuit, l'heure de rentrer et de prendre surtout une bonne douche chaude, car ça commence à coller un peu toute cette boue !

Sacrée course quand même que ce "forest trail 31" avec une organisation et un balisage au top et un parcours toujours aussi incroyable comme je n'en connais pas de part chez nous, mêlant trail et parcours à obstacles, tout ça de nuit, sans assistance et sans ravito.

Bravo en tout cas aux organisateurs et aux bénévoles et surement à l'année prochaine !
Pierre Jean

2 commentaires:

  1. Ton récit me fait penser au trail du Vignoble Nantais pour la bouillasse et pour l'ambiance ! Bravo belle course !

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  2. Comme nous etions bien devant la cheminée!en pensant a toi mon fils

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