jeudi 27 octobre 2022

L'endurance trail des templiers

Des fois on fait certaines choses pour de mauvaises raisons comme manger du couscous avec des baguettes, faire du vélo en claquette ou pire s’inscrire sur un trail de plus de 100 kilomètres sans au préalable étudier le profil et la topologie du terrain (ce qui serait complètement idiot). Pour ma défense on me l’a bien vendu comme quoi c’est LE trail à l’origine du trail et qu’il faut l’avoir fait au moins une fois (même argumentation utilisée pour le premier piège... la Saintélyon). Le parcours ne doit pas changer beaucoup a écouter les allumés s’alignant sur leur 4 ou 5ème participation. En regardant le profil , je remarque que la plus longue montée représente 570 m d+ et que l’altitude max dépasse à peine les 900 m (un col d’Ourches quoi).
L’évènement propose 11 distances allant de 7 à 106 km et un salon du trail regroupant un maximum de brigands essayant de vous vendre des produits que vous n’avez pas besoin ou vous vendre leur ultra-trail comme des dealers avec des drogués. Je récupère mon dossard et je suis surpris par tant de générosité: un tee-shirt, un tour de cou assorti, une boite de pâté, une brioche et la fameuse bière des templiers. Je ne serai pas venu pour rien pour le coup. Le départ de la course est à 4 h le vendredi car je suis dans la première vague.
Malgré des prévisions météo douteuses et un vent qui n’a rien à envier au mistral je prévois quand même ce qu’il faut dans mon sac en cas d’intempéries, il fait 18 degrés déjà pour une heure aussi matinale. Les habituels rituels d'avant départ, le genou à terre, l'applaudissement pour les coureuses féminines et la ola … (c'est un peu toujours pareil). Le départ est donné et ça commence par bien 3 km de route en léger faux plat montant histoire d'étirer le peloton. Les bâtons sont interdits jusqu’en haut de la première bosse située à 8.5 km pour des raisons de sécurité. Du coup le premier pétard est bien raide avec 500 m d+ et bien sur l’interdiction des bâtons n’est pas respectée. Je laisse ranger mes bâtons jusqu’en haut, je suis pas un tricheur.
Bien sur arrivé en haut c'est ce que je redoutais, des grands chemins forestiers bien plat ou en faux plat sans aucun intérêt sur des kilomètres. Je prends mon mal en patience. Avec 1200 partants, le chemin est bien fréquenté et lorsqu’on retrouve le petit single pour descendre dans la vallée du Tarn afin de rejoindre le premier ravitaillement liquide de La Cresse après 16 km et ça bouchonne un peu. Bien sûr après être descendu du causse noir et bien on y remonte pour retrouver les grands chemins forestiers. Il fait toujours nuit. Retour dans le bouchon du single qui descend jusqu’au kilomètre 27 pour le premier ravitaillement solide à Peyreleau avec le doux moment de ranger la frontale et le coupe-vent un peu trop chaud. Déjà 30 bornes et vraiment rien de passionnant dans cette course, je commence a avoir des doutes sur l’intérêt d’être là .
Pour changer, on remonte une causse mais cette fois c’est la causse Méjean et surement la plus belle partie du parcours. Passage sous le rocher de Capluc et sa croix, on le contourne par de beaux singles en balcons plutôt roulants avec quelques petits raidillons en suivant le GR6. On passe à l’intérieur d’une grotte pour passer le rocher de Francbouteille et suivre les balcons du vertiges. Les chemins sont perchés et il ne faut pas avoir le vertige, par contre je peux courir sans problème même si certains passages sont assez piégeux de roches et de racines. Bien sur ça bouchonne encore dans le single pour descendre dans la vallée de la Jonte, lieu du ravitaillement solide du 38ème kilomètre au village de la Truel. Je ravitaille bien et rempli une poche à eau en plus car le prochain ravito se situe à plus de 20 bornes.
Pour changer, devinez quoi …. On remonte sur la causse noire et ces magnifiques chemins forestiers interminables et les singles n'offrant aucune vues intéressantes. Ce qui tue dans ce trail ce n’est pas le dénivelé mais la technicité de certains singles tellement encombré de racine qu’ il est très difficile de courir, du coup c'est très chronophage et on y laisse pas mal d’énergie. 22 kilomètres plus tard qui m’ont permis de rassembler tout un tas de pensées positives afin de ne pas envoyer balader cette mascarade. J’arrive au ravitaillement de Saint André de Vésines et mes yeux ont pétillé en voyant une pompe à bière … Erreur c'est une pompe à Cola de l’Aveyron ! L’arnaque quoi !! En plus il est super frais, heureusement que j’ai un estomac en béton. Je décide de prendre un peu de temps pour bien manger car les ravitos solides sont super bien fournis avec fromage et charcuterie locales mais aussi soupes et taboulé ainsi que toutes les denrées sucrées et salées habituelles.
60 kilomètres de parcourue et le plus grand relai passé, je me dit que le plus dur est fait. Le moral remonte malgré la monotonie du chemin. 


On passe quelques curiosités géologiques (les rochers de roques Altés) avec vue sur la vallée de la Dourbie et au loin le viaduc de Millau. On descend en suivant les corniches du Rajol et on plonge au fond du ravin de Chenevieres pour rejoindre la Dourbie. En fond de vallée se trouve la Roque Sainte Marguerite, petit village lieu du petit ravitaillement liquide avant d’attaquer la causse du Larzac.
La grimpée après le ravito est sèche mais pas très longue. Bon faut pas se mentir, tout le monde connait le Larzac … c'est pas connu pour être très peuplé et c’est l’enchainement des grands chemins alternant plaines herbeuses et chemins forestiers, heureusement que j’ai les jambes pour courir … La musique est forte au ravitaillement de la Salvage, les bénévoles font la fête. Il reste 25 kilomètres avant l’arrivée et le Larzac n'apporte aucune difficulté majeure au parcours. On suit les flanc de la causse en passant quelques chemins un peu plus techniques au niveau de la Clapade, une sorte d’éboulement rocheux. Ça commence à devenir sombre en sous-bois au point de ressortir la frontale. Le chemin monte en faux plat sur plusieurs kilomètres jusqu’au mas de Bru et un ravito liquide avant la descente vers Massebiau.
La descente est plutôt sympa et je suis content car j’ai toujours des appuis fluides et je cours sans problèmes. Ça sent la fatigue pour pas mal de monde qui ne courent plus. Quelques passages un peu rocheux et le lit d’un ruisseau plus tard, c’est le ravito de Massebiau. Bizarrement c’est encore un ravito liquide alors que je m’attendais à du solide. Les bénévoles font un barbecue et ça sent la saucisse dans toute la vallée, quel supplice ! Pour remonter sur la causse noire (encore) c’est une montée très raide et surement la plus dure du parcours. Mais bon faut se rendre à l’évidence c'est pas les Alpes et on arrive quand même vite en haut après 4 kilomètres. Il reste 6 kilomètres avant l’arrivée mais c’est là que se trouve le dernier ravito solide de la Cade.
Après le ravito c’est encore des grands chemins forestiers en faux plats pour rejoindre l’antenne de la Pouncho d’Agast où un dernier pointage est effectué. On entend l’arrivée et il commence à pleuvoir. La dernière descente bien sur c'est du grand n’importe quoi ! C’est hyper pentu avec des genres de marches en rondins de bois rendus super glissants avec la pluie. Le choix de mes chaussures a du coup été très judicieux et les bâtons sont d’une aide précieuse. On passe par la grotte du Hibou (qui était absent) et c'est la fin de la descente technique. J'accélère sur les derniers kilomètres au point d’arrivée carrément à fond ! Faire moins de 19 heures à cette course offre la possibilité de participer au tirage au sort pour la Western State Endurance. Mission accomplie : 18h59’32’’ ….
Je suis content d’être finisher surtout qu’il y a encore des cadeaux à l’arrivée, une médaille et une veste sans manche finisher. C’est une course épuisante tant physiquement que moralement de par sa monotonie et les abandons furent nombreux, quasiment 30% ce qui est énorme. Je pense que cette course m'a été survendue, c’est peut-être de là que vient ma déception. Après, l’organisation est top sauf peut-être le parking à 1.5 kilomètre de l’arrivée ! 

A suivre un truc encore plus débile … la Lyonsaintelyon ! Moi qui me plaint dès que c’est roulant je sens que mon mental va être mis à rude épreuve. 

Stéphane

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