La Vertaco

    Les Drayes du Vercors 2013 resteront un grand cru pour nos sept JCPiens, Irène, Lolo, Pascal et moi même présents sur le 25 km, Christine, Gérard et Jean-Pierre sur le 14 km. De plus JP nous fait même un podium. Bravo pour ton exploit. Quand je me suis inscrit, je savais que ce serait du costaud, mais là en découvrant le profil sur le site, le surnom de la course, "La Vertaco", je sais qu'il va y avoir de la pente. Comme le dit Irène, cette course porte bien son nom, c'est digne d'un km vertical. Alors je ne vous dis pas ce que vont subir les muscles des jambes, les articulations et les chaussures.
    Cerise sur le gâteau, coté météo, pas de pluie car nous ne sommes pas loin du plan canicule après toutes ces pluies des semaines passées. La température est de 20° au départ et une nouvelle fois, sur les bons conseils d'Irène, je ne garde que le débardeur du club et je ne le regrette pas.
    En plus du 14 et du 25, il y a un 60 km que l'on peut faire en solo ou en duo, une randonnée et même une course pour les enfants. Et tout cela dans un cadre que j'affectionne particulièrement, le beau massif du Vercors avec pour village de départ La Chapelle en Vercors, lieu chargé d'histoire et d'émotion.

   8H20, je récupère mon dossard et j'ai en cadeau "une laisse pour chien"... Mais non, c'est simplement un gobelet qui se rétracte et forme un disque de la taille d'un couvercle de pot de confiture. C'est plus ludique et pratique à ranger dans son camel-bag. L'idée d'offrir cela vient de Philippe Dumont, le grand organisateur de la course, qui me dit qu'il en avait marre d'offrir des tee-shirts. Je retrouve Lolo et Irène déjà fin prêts.

    Mon camel-bag est plus que léger cette fois ci, j'ai presque tout laissé dans la voiture, ici peu de vandalisme, deux litres d'eau, un coupe vent, la couverture de survie, le gilet fluo du club, deux ou trois barres de céréales et bien sur l’appareil photo sans oublier le téléphone. Trois ravitos sur le parcours dont un solide. Bref me voilà prêt pour attaquer la Vertaco. Hélas nous ne voyons pas Pascal pour la photo de groupe mais nous le retrouverons à la fin.
    8H55, passage dans le sas avec contrôle des dossards, de la puce et à 9h00 top départ. J'ai le profil en tête. D'abord, les deux premiers kilomètres sur du plat à travers champs, voire légèrement descendant, puis nous nous retrouvons sur une route bitumée. Voilà la première forte verticalité de 5 km, nous passons de 750 m à 1360 m soit 610 m de D+. Moi, ça me calme et je me retrouve dernier, mais je réussi à doubler une féminine dans la montée, chose inimaginable, non ? Comme je marche, je profite de prendre des nouvelles de Phil et Fred qui sont sur l'Ardéchoise et de Laurent et Irène qui sont à quelques foulées de moi.    
    Comme j'ai un peu de mémoire, je me rappelle du parcours car c'est celui que j'ai fait il y a quelques années au départ de Saint Agnan. Ce que me confirme Lionel, le serre fil avec qui je vais faire connaissance car il va nous talonner Marie Claude et moi. Elle, dans les montées et moi dans les descentes. Il fait partie de l’organisation et me décrit un peu comment cela se passe. C'est un travail titanesque d’organiser un trail. Les réglementations et la sécurité sont de plus en plus exigeantes. Régulièrement le PC central de l'organisation l’appelle sur son talkie-walkie pour demander sa position et savoir si tout se passe bien. Et nous vivons aussi en direct la position des coureurs qui sont sur le long.  

7ème kilomètre: un premier ravito d'eau. Puis direction Saint Agnan au 13ème km. Nous suivons d'abord un chemin forestier légèrement descendant, une route, un premier passage technique très pentu, une corniche où Marie Claude et Lionel me rattrapent, une petite pause photo pour admirer le village avant d'attaquer la deuxième descente très verticale jusqu'au village.

  Nous passons de 1120 m à 750 m en 2 km Je ne vous dis pas comment je jubile de plaisir. Les genoux et les pieds morflent. Je m'en souviendrai de cette descente.
   Saint Agnan, 13ème km, ravito solide. Comme je suis le dernier j'ai le droit de tout manger. Je goûte une boisson énergétique qui me secoue l'estomac et j'ai des sensations de nausée mais ça va passer. La chaleur et une certaine lourdeur météorologique me font bien suer. Mais je me sens bien et me voilà prêt pour le deuxième assaut. Moins pénible selon les dire de Lionel; je verrai bien. Ce sont six bons kilomètres de montée par un chemin bien plus large. Nous allons monter jusqu’à 1270 m. 

Je rattrape Marie-Claude qui peine. J'en profite pour la doubler à nouveau. Je ne vous raconte pas ce que pense mon ego. Le dernier kilomètre est vraiment très pentu mais j'arrive à le monter pas à pas comme dans mes treks à l'étranger et je prends même le temps de téléphoner à Lolo et Phil. Donc je ne suis pas réellement dans le rouge ni dans un état d'épuisement extrême. Je profite du paysage et je vois même les cimes enneigées du haut Vercors.
   18ème km. Voilà le 2ème point d'eau. Des bénévoles très accueillants et souriants sont là pour nous faire oublier toute l’énergie que nous avons mis pour arriver en ce lieu. 
Et là ! Quelle vue. C'est fabuleux ! Magnifique ! Je me régale ! J'en ai encore des émotions. Quel beau "pays "…

  Bon il est temps de reprendre des forces Il nous reste 5,5 km avant l'arrivée. Je démarre alors que Lionel et Marie-Claude arrivent. Je prends un peu d'avance, mais ils vont me rattraper dans la dernière forte descente où Marie-Claude me double. À nouveau, coup négatif pour mon ego.
   Les derniers kilomètres se font par de larges chemins très bosselés. Un dernier point de vue sur La Chapelle.

   Deux petits tape-culs mais rien à voir avec ce que je viens de faire. Au 21ème kilomètre, je me fais dépasser par le 3ème et 4ème du long. Je les encourage et les félicite. Allez 500 mètres sous les encouragements de Lionel et des admirateurs.
   5H06 au chrono, dernier au classement mais quel plaisir d'avoir participé à ce nouveau parcours et d'avoir découvert d'autres chemins de ce lieu magnifique.

   Merci à toutes et tous pour votre soutien et au petit texto de Bruno qui avait fait l'UTV l'an dernier, en solo. Vivement l'an prochain peut être plus en forme.
   Les autres photos ici.

PS : Merci à Lolo pour la grande descente de ces deux bières afin de libérer nos toxines.