Nous serons 5 du JCP (Jennifer, Cindy, Ali, Quentin et moi-même) à venir concourir parmi les 759 concurrents qui seront sur le 22. C’est le chiffre exact car c’est moi le dernier du classement. A chacun et chacune du JCP, je vous dis déjà un grand bravo pour tous vos exploits et une bonne récupération. Bravo à Quentin pour son chrono, à Jennifer qui grâce à toutes les sorties et les entrainements avec le club a pu bien gérer les bonnes montées et descente (pour la portion bitume demande moi, je suis de plus en plus adepte vue les temps que je fais sur les trails avec dénivelé). A Ali que je n’ai point vu, tant au départ qu’à l'arrivée et à Cindy qui a bien couru avec une copine
Les trailers très confirmés et passionnés du long seront sur le 40 km et les novices sur le 10 km qui aura 500 mètres de D+. Comme on peut lire sur le site, ce n’est parce que c’est court qu’il est facile.
Coté météo c’est un peu le bémol, car la pluie viendra en guets star, histoire de rendre des portions de chemins en terrains boueux, voir en toboggan. La boue, un bonheur pour la peau, mais qui alourdit les chaussures même si l’on a des crampons et provoquera des glissades. Avec peut être des chutes mais pas pour moi, c’est déjà ça, mais vu le rythme où je vais, j’ai le temps de voir les traces de dérapages.
Coté profil du parcours nous aurons une premier butée pour atteindre la chapelle St Tromphine, (là j’ai battu mon record de lenteur avec 20 mn pour faire 500 mètres, tellement ça bouchonnait, un exploit non ?) puis nous longerons le Rocher St-Julien sur son flanc sud, nous emprunterons des chemins et des monosentes de PR sur 5 km avec quelques passages sur route puis nous attaquerons la première forte montée de 3 km qui nous fera monter à 1060 mètres vers la bute de la Nive où je perdis de vue Cindy et sa copine.
Je fermai presque la course. Je resterai en compagnie d’une fille de Ste- Foy-lès-Lyon qui fut outrée de savoir qu’elle était avant dernière.
"Vous savez, moi, j’ai l’habitude", et elle me regarda avec des yeux de martienne, (merci la référence à Mars Attacks)
- J’ai les cuisses en feu, me dit-elle (pas de propos pornographie, SVP).
- Nous sommes en pleine nature et je n’ai rien pour vous soulager, même pas une crème apaisante. La pluie pourra peut-être vous aider mais pas moi, j’ai un chrono à faire vous savez, alors il faut que j’enquille" comme le dit souvent notre blogueur.
11ème kilomètres, premier sommet atteint. Selon le profil, c’est maintenant que de la descente jusqu’au seul point de ravito au village de la Roche sur Buis. Mais il n’était pas précisé que le terrain serait très gras, glissant et tortueux. Ce n’est pas vraiment du bonheur pour moi et je marmonne pas mal. Heureusement que Phil n’est pas là. Mais je suis rassuré par le bâton que j’ai amené et qui m’a beaucoup aidé à passer des passages délicats. Je sais que c’est ça aussi le trail mais je me dis que parfois on pourrait nous faire passer par des chemins moins techniques.
Coté point de vue hélas, la pluie et les nuages gris n’enchanteront pas nos regards des magnifiques paysages que sont les Baronnies et m’accompagneront jusqu’à la fin du parcours. Alors peu de photos.
Nous retrouvons le parcours du 10 et de la randonnée, le chemin est de plus en plus glaiseux dû au plus de 1000 coureurs qui ont déjà foulé cette portion. Quelques coureuses chutent, ce qui provoque cris et fou rires.
"On prendra une douche plus tard’" me dirent-t-elles. Puis bifurcation des 2 parcours et nous nous dirigeons avec ma lyonnaise vers La Roche.
"Comment est le terrain ? Demandai-je au bénévole.
- Comme maintenant. Boueux et très très pentue"
Je prends une bonne respiration et vu l’altitude du village j’ai bien 400 m de D- pour y arriver, 2ème bonheur pour moi. Dieu qu’il est pentu ce passage; je râle à nouveau. J’espère que la seconde partie sera moins difficile. J’entrevois quelques coureurs au loin. Il y aura une portion de route. Ce sera le bonheur pour moi (pas pour toi Jennifer). Le chrono s’affole et les hectomètres s’additionnent.
Vais-je atteindre mon objectif de l’an dernier ?
15ème kilomètre. Voilà le ravito. Toujours en compagnie de ma quenelle lyonnaise. Vu la météo, je n’ai pas beaucoup mangé de mes barres, juste de l’eau. Alors c’est devant le saucisson, le pain, le fromage et autres nourritures riche en graisse que je "gave". J’ai bien perdu quelques grammes depuis le début de la course. Comme mon corps je supporte la baisse de calories, autant lui en apporter de nouveau.
Il nous reste 6 kilomètres, mais ce n’est pas le parcours que je connaissais. A peine sortie du village nouvelle et grosse montée.
C’est qu’il n’est pas aisé de repartir avec un estomac rempli et avec ma coéquipière aux cuisses toujours en feu. 2 km de monosentes à travers de gros rochers, des passages étroits au sol bien trempé par la pluie et qui rendent la montée difficile. Pourquoi il n’y a pas un peu de soleil ? Lors d’un passage étroit, un peu technique, mais pas trop dangereux et assez bien signalé, je me demandais comment j’allais le passer. Ma coéquipière passe devant, "honneur aux femmes" et je réussi aussi. Mais elle chute sans gravité à la fin du passage. Elle crie mais me rassure.
Bon hé bien continuons. Je repère des marques de PR. Je reviendrais me dis-je quand il fera meilleur. Le chemin est en balcon mais hélas pour nous il remonte à travers des roches plates, humides et pentues. Et rien pour s’accrocher.
"Il faut encore monter’’ me dit-elle.
- Je crois’’ lui répondis-je car les rubalises sont là-haut".
Enfin une première crête, nous croyons que c’est la fin, hélas non la monosente remonte à nouveau après un virage et cette fois-ci en plus de la pluie, nous sommes dans le brouillard. Quelle poisse. Nous continuons et j’entends des voix. Ce sont 2 bénévoles de la sécurité.
"Allez c’est fini maintenant, ce sera que du bonheur", nous disent-ils.
Descente ou pas nous sommes toujours dans une purée de pois et les points de vue sont rares. La monosente commence à être roulante sur 2 bons kilomètres. Nous quittons la brume mais pas la pluie. Ma co-équipière s’élance tandis que je commence à ralentir. Je la retrouverai à l’arrivée. Le chemin devient enfin agréable. 1 couple puis un coureur me dépassent. De mémoire, je crois déjà avoir emprunté cette portion lors d’une précédente édition mais en montée. Voilà Buis qui commence à se montrer. Allez encore 3 kilomètres avant l’arrivée. Jean- Marie mon copain de course de Montélimar m’appelle.
"Bon je t’attendrai à l’arrivée devant une pizza’’. Je reconnais les ruelles déjà empruntées les années précédentes.
Voilà l’arche, mais j’ai une hésitation, dois-je aller tout droit ou passer le long des berges et du jardin d’enfants. Mon choix s’oriente vers le deuxième parcours car j’entrevois des rubalises. Au bout du chemin un bénévole commence à enlever une rubalise.
"Ou est le parcours ? demandai-je.
- Vous vous êtes trompé".
J’arrive derrière l’arche et non pas par devant. Stupéfaction des contrôleurs, petite colère de ma part concernant la non présence de signaleurs à l’embranchement pour cause de pluie. Et ainsi j’ai rajouté 300 mètres et 3 minutes de plus à mon chrono, mais j’ai fini moins séché que l’an dernier, grâce à la pluie.
Merci à toute l’organisation, à tous les bénévoles, à Bernard pour le laçage de la puce. Bravo à tous les membres du JCP et tous les coureurs présent sur les différents parcours et à l’année prochaine.
PS : Cherchez l’erreur…
Sur le résultat final, ma coéquipière de Sainte-Foy-Lès-Lyon porte un prénom masculin. Heureusement que je ne l’ai pas soulagée quand nous étions sur les pentes de la Nible…
Robert
Les photos ici.
Beau récit Robert !
RépondreSupprimerPeu importe le classement, l'esprit trail est bien là !
Super récit Robert qui retranscris bien la difficulté du parcours et les différents points de vue traversés !
RépondreSupprimer