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Ultra trail du Vercors

Ça y est !

Il a couru encore pendant des heures et il va se plaindre que c’était trop dur, trop roulant, trop chaud et qu’il y avait trop de cailloux ! Et vous auriez raison puisque c’est exactement ce qu’il va se passer… C’est le samedi 10 septembre et il est 5 h du matin à Villard de Lans, station de ski emblématique du beau massif du Vercors. Il fait 7 degrés et c'est très humide, voir trop humide …. Ah non ! c’est ma poche à eau Décathlon d’un litre qui fuit dans mon dos … ça commence fort ! Le speaker balance la techno à fond dans la nuit et annonce l’heure du départ du 89 kilomètres …. Ah mince j’avais lu et signé pour 86, même pas parti qu’il y a déjà du rab ! J'aime cette course car ce fut mon premier ultra mais comme chaque année le parcours est différent avec un départ dans un village des 4 montagnes de Lans. Finisher en 2018, il partait de Méaudre pour 85 kils. J'abandonnais en 2019 à cause d’une mauvaise préparation au 46ème kil de Lans en Vercors.
Le départ est donné et pour la première gâterie ça grimpe en faux plat pour sortir de la ville, rejoindre le chemin du pont de l’amour et prendre direct un petit pétard de 800 m de d+ en direction du col vert (col le plus visité du Vercors pour la petite histoire). Quand j’arrive au col, il fait encore nuit et j’admire les lumières de Grenoble en contrebas avant de descendre sur un sentier très technique et rendu glissant par les averses orageuses de la semaine. Je reste tranquille pour garder des appuis sûrs afin de rejoindre le fameux chemin des balcons Est. 

Le soleil commence à se lever, le chemin en balcon suit les contreforts sur une bonne dizaine de kilomètres sans réelles difficultés. Cela n’empêche rien, je suis bien, je pense à autre chose et bien sur je pose le pied dans le vide et je me vautre comme une grosse otarie dans la pente où je perds une épingle de mon dossard et un peu d’amour propre. Je repars un peu plus prudent et j’en profite pour ranger la frontale en espérant ne pas avoir à la ressortir. Les paysages sont époustouflants en passant sous le col des 2 sœurs, le petit et grand Moucherolle ainsi qu’une vue superbe sur le grand Veymont, la grande barrière Est du Vercors et le mont Aiguille accrochant quelques nuages. Je cherche où ça va pouvoir sortir car à part des falaises escarpées on repère difficilement le pas de la Balme. 

C’est en arrivant en dessous qu’on se rend compte ou ça va sortir et de l’effort qu’il va falloir produire pour mériter le premier ravito se situant à Correncon en Vercors. Seulement 4 ravitos sur la totalité ; du coup après une descente très abrupte ou je trouve une connaissance rencontrée au challenge de la vallée de la Drôme, engagée comme bénévole ; ça descend souple dans les bois pour rejoindre des chemins forestiers et le premier ravito au 25ème kilomètre.
Le prochain ravito se situe à Méaudre dans 27 kilomètres et c'est la partie ou je me plains que c’est trop roulant. De Correncon on se dirige en direction de château Julien et de son belvédère. Cette partie passe par Herbouilly, bien connu des fans de ski de fond. On imagine bien qu’il ne va pas y avoir beaucoup de dénivelé. C’est très roulant. Un petit passage par le scialet de Malaterre, trou impressionnant surplombé d’une passerelle, les pistes de pisse royale que j’honore de la bonne façon. On serpente au-dessus des gorges de la Bourne avec un passage par Valchevriere, village détruit par les allemands en 1944 et direction le bois barbu pour descendre directement je vous le donne en mille … à Villard de Lans. Grace à un mental d’acier je décide de ne pas bifurquer directement vers ma voiture. La montée vers le sommet de Meillarot nous sépare du ravito de Méaudre et de la mi-course. Je me rappelle bien cette partie puisque c’était la dernière réjouissance du parcours de 2018 et je me rappelle surtout qu’elle pique méchamment avant de rejoindre les pistes de VTT très souples mais continuellement en sous-bois sans vues exceptionnelles. J’en profite pour enlever les  "couvertures chauffantes" avant la montée et je fais remarquer à mes concurrents que le Pic St Michel au loin est l’aboutissement de la course. Je sais c' est sadique mais j’aime ça ! Dans le bois un secouriste gère un gars enveloppé dans sa couverture de survie allongé par terre, il paye un lourd tribu à la dure loi du sport…. Mais je gagne une place facile (c’est moche). 3 bons kilomètres de plat avant d’arriver sous un soleil magnifique porté par une foule énorme et survoltée à Méaudre ou m’attend mon sac d’allègement. Je mange bien et je me change. Je recharge mes gourdes mais pas ma poche fuyarde puisque le prochain ravito ne se situe qu’à 7 kilomètres à Autrans.
C’est bien, j’ai pensé à tout sauf à ma casquette, quel blaireau ! le soleil tape un peu mais le fond de l’air reste très frais, ce qui est plutôt traitre car à chaque passage à l’ombre ou en altitude, ça caille un peu. Jusqu’à Autrans, pas de difficultés majeures à part 2 petites bosses; surement la raison pour laquelle les 3ème relais par équipe sont effectuées que par des femmes (à mon grand plaisir). Je suis rejoint à Autrans par une connaissance rencontrée au trail du Moucherotte et témoin de mon courroux au moment où j’ai perdu ma montre à 700 balles au pic St Michel. Le monde du trail est petit décidément. Par contre ma mémoire l’est moins et j’ai bien en tête l’ascension jusqu’au pas de Bellecombe, déjà au programme en 2018. Ça grimpe fort et longtemps mais ça vaut le coup car la vue sur les 3 pucelles et le Moucherotte est sublime. 

Il reste 10 kilomètres sur les crêtes de la Molière pour rejoindre le dernier ravito non sans encore un peu de plat et une vue sur les réjouissances à venir. Va falloir pas mal de sifflard, de chips, de comté et de TUC ainsi que des pensées positives pour me diriger vers la turquerie annoncée.
Il reste entre 15 et 17 bornes pour être finisher mais aussi 1400 d+ et ça fait moins rire. Ça grimpe direct dans une prairie où s’élancent des parapentistes afin de nous amener face au mur. On traverse la route et l’endroit se nomme « la montée du bec de Cornillon. C’est un site d’escalade que j’ai déjà visité une fois en sortie dominicale mais là... après 75 bornes c’est beaucoup moins drôle. 250 m de D+ sur une distance de 600 mètres, donc une pente entre 50 et 60 % avec cordes bien sûr. Je grimpe doucement en me faisant doubler par les relais. Je croise des gens assis faisant la technique de la montée par paliers. Heureusement ça s’adoucit un peu pour rejoindre le pas de la Tinette ou l’organisation a improvisé un petit ravito liquide ou je dégomme un verre ou deux de coca (drogue de réconfort). Je recroise mon acolyte bénévole apportant de l’Orangina et je repars en direction des pistes de ski de Lans en Vercors. Le chemin monte gentiment mais je sais qu’un passage au vertige des cimes est prévu ; connaissant l’endroit je sais qu’il est perché en haut des pistes noires. 

Pas grave c est le point de non-retour et le pic st Michel approche ainsi que la bière d’arrivée. La grimpée au pic se fait lentement et je décide de me couvrir car le vent est froid et assez violent. Je ne traine pas en haut car je connais bien l’endroit et surtout la descente hyper-technique qui m’attend jusqu’au col de l’arc. Je souffre un peu dans la descente mais je garde un peu de rythme et je commence à me dire que sans frontale la fin risque d’être compliquée. Bien sur il reste un peu plus de kilomètres que prévu car la mode maintenant c’est d’organiser un détour idiot qui ne sert pas à grand-chose avec peu d’intérêt avant l’arrivée avec une petite bosse histoire de pimenter la chose. J’ai remis la frontale et me concentre sur le bruit assourdissant des vaches qui broutent dans le noir. Une super ambiance à l’arrivée et en cadeau un super tee shirt. Le cadeau offert avec le dossard, c'est juste une blague… j’ai même demandé s’il y avait des modèles hommes, un bandeau en laine violette … pas sur qu’on me voit avec un jour.
Je bois ma bière mais je n’ai pas assez faim pour le repas offert. Tant pis je repars directement pendant que l’adrénaline agit encore après 16 h de course et un résultat que je trouve plutôt moyen. Je mets une demi-heure de plus qu’en 2018 mais avec 6 kilomètres de plus donc ça reste kif-kif. Je pense que c'est surement les autres qui étaient trop forts et y avait trop de cailloux. Ça reste une course magnifique avec une bonne organisation dans mon massif d’adoption, donc ce n’est pas dit que j’y retourne pour une prochaine édition en engrenant peut être quelques JCPiens au passage.

Stéphane



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