L’avant départ fut folklorique pour moi car je suis arrivé à 7h35 dans le centre de Buis croyant y récupérer mon dossard, je croise Béa à 7h45 qui m’annonce qu’il faut que je retourne à la salle des fête à l’entrée de la ville, à 2 km du centre et revenir ici pour le départ. C’est une course contre la montre qui s’engage alors je me dis que si je loupe le départ, je ferai le 10. J’arrive à la salle à 8h00, à peine quelques secondes pour récupérer le dossard et le petit pot de miel du Mont Ventoux. Une navette part à 8h05 pour amener les dernières féminines. J’ai 3 minutes pour mettre le dossard et quelques affaires de pluie dans le Camel car le temps est menaçant, heureusement je suis déjà en tenue, donc je hèle le bus qui commençait à partir et me voilà 8h08 devant la ligne de départ. Ouf je vais pouvoir faire les 22 km, j’en suis ravi. Jean-Marie est déjà là même s’il ne part qu’à 11h00. J’ai eu le temps de voir partir les filles, de prendre un café et ça va être bientôt à nous.
J’ai en mémoire quelques portions du parcours pour l’avoir fait il y a 2 ans. Donc je sais qu’il y aura du dénivelé avec de bonnes montées et de bonnes descentes. Seul hic, j’ai oublié ma Garmin si bien que je ne verrai pas les kilomètres. Ma montre fait chrono, alors sachant ma moyenne au kilomètre sur ce genre de terrain, je n’aurai de repère que le ravito qui est à mi-parcours soit au 11e kilomètre au col du Linceuil (892 m). Et pour l’y atteindre j’aurai fait des 2/3 du dénivelé prévu. Un coureur m’annonce que l’on montera de matière régulière jusqu’au 8e kilomètre au 1er grand col, avant un passage en balcon, et un 2e col où est installé un poste de sécurité puis à 900 m de là, le ravito
8h30 top départ. Les 520 coureurs hommes s’élancent du centre-ville où une foule nous encourage. C’est toujours un des beaux moments de la course de se voir tous réunis. 1.5 km de bitume, puis voilà les premiers chemins, plutôt larges pour étaler le peloton puis alternance de routes et chemins avant de se retrouver devant notre première grosse difficulté. Le chemin est plus étroit, cela a du bouchonner pour le plus gros des coureurs. Nous nous rapprochons régulièrement de cette cime nommé Col de Malpertuis (847 m) que j’atteins en 1h15 (8e kilomètre je suppose). A cette moyenne je devrais être au ravito dans une demi-heure et je tiens ainsi mon objectif. Au ravito le premier du 40 km me dépasse. Nous passons au pied de la montagne de Baume Noire. Nous allons ensuite retrouver un large sentier montant vers le col des Platas. Un chemin en balcon, puis descendant où déjà les 6 premiers me dépassent à une vitesse folle. Le bruit de leurs foulées et leurs respirations m’informent qu’il faut les laisser passer.
La deuxième difficulté sera cette montée de 500 mètres très pentue avec 100 m de D+ pour atteindre la cime de la course à 1 035 mètres. Même quelques premiers du long l’ont fait en marchant. Mais avec un rythme bien plus rapide que moi. Je suis dans le trio de fin et nous nous doublons à tour de rôle. À la fin de cette montée usante, des bénévoles nous contrôlent.
- Il vous reste plus que 8 kilomètres me dit l’un d’eux. Et que de la descente.
Bref du’’ bonheur’’ pour moi. Il y a 2 ans, je m’étais tordu les chevilles 8 fois, alors j’aborde cette portion avec des signes d’une joie passionnelle, là je fais fonctionner tous mes muscles faciaux. Cette année tout se passe comme sur des « roulettes », bon là je vais vite en qualificatif sauf pour un coureur que j’arrive à doubler. Normal, il vient de se faire une tendinite et décide d’abandonner au prochain contrôle. Maintenant le chemin est vraiment très roulant et descendant par une large sente. La vue sur les massifs des Baronnies est magnifique malgré des nuages gris qui couvrent les cimes des plus hauts sommets dont celui du Ventoux. Mais cerise sur le gâteau, le sol est bien sec, il n’a pas plu par ici et cela me rassure pour la dernière descente pentue et le passage à gué de l’Ouvèze. Encore un peu de monosente avant d’arriver au camp des naturistes, pas encore ouvert à cette saison-ci. Une certaine fraicheur est encore là (sauf pour les gens du Nord).
Après la traversée du camping, voilà mon dernier passage tant redouté en direction des Gorges d’Ubrieux. Je laisse passer quelques coureurs du long qui s’élancent tels des cabris dans le Vercors, j’y vais à mon rythme faisant des petits arrêts pour faire passer les plus rapides et les plus agiles. Je m’accroche à quelques branches susceptibles de me retenir malgré mon poids. J’entrevois l’Ouvèze, cette descente "aux enfers" va bientôt se terminer.
L’arrivée est proche, moins de 3 kilomètres, mais il faut encore traverser à gué la rivière. Bien sécurisé, une corde pour nous tenir et la Croix-Rouge et des bénévoles bien présents. Pas le temps de prendre des photos, de filmer, ni de faire comme Martine il y a 2 ans qui s’est déchaussée, pour ne pas avoir les pieds trempés. Ainsi à mon chrono, je vais gagner quelques minutes. C’est que je ne veux arriver le dernier, pas de photos des paysages bucoliques pour illustrer mon récit. J’espère que Phil ne m’en voudra pas.
Les derniers kilomètres se passent bien, sur des chemins nouvellement aménagés par des bouches d’évacuation d’eau. A 500 mètres de l’arrivée, je reconnais le coureur avec qui j’avais fait la première partie du parcours. Il marche en compagnie de sa femme. En me voyant le dépasser, il réalise qu’il doit terminer la course. Alors nous voilà parti pour une concurence féroce pour savoir qui sera le dernier. Et ce fut... lui.
Je passe l’arche d’arrivée avec plus de 10 mn par rapport à 2014 avec toujours les encouragements des spectateurs. Quelques coureurs du long arrivent en même temps que moi, ils ont des dossards avec 4 chiffres. Grande admiration et félicitations mutuelles. Je suis ravi d’avoir participé et terminer cette nouvelle édition sans aucune blessure. Ce fut un grand succès grâce à son ancien maire et animateur de trail, le département et le comité Drôme Ardèche. Je retrouve Jean Marie et Jacky qui étaient sur le 10. Au ravito, Un peu de salé et d’eau pour se revigorer. Et c’est à ce moment seulement qu’une petite averse de 10 minutes vient mouiller les sols de Buis, histoire que l’on se rince de toute la sueur faite pendant la course.
Une pause photo pour le blog et il est temps d’aller taquiner une petite mousse bien fraiche. Quel bonheur de sentir ces bulles vous chatouiller le palais. Enfin pas le temps de trainer car il a faut que je retourne bosser le soir même. Cette course me sert de référence pour la sortie club que nous allons faire à Mimet le mois prochain
Bravo pour cette magnifique course, cette belle organisation et vivement l’année prochaine. Un grand bravo pour les copains et copines du JCP qui se sont bien trempés lors de leurs sorties d’entrainement. Bonne récupération et à bientôt.
Robert
Bravo mon Robert.Bon repos et a bientot
RépondreSupprimerToujours sympa tes récits Robert , et super final ! A+
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