28 MAI 2017 cette date est cochée sur mon calendrier depuis 6 mois. Que va t’il se passer ? Un anniversaire, un mariage, … ? Rien de tout ça, un défi fou ! Le Maratrail d’Annecy ! L’idée vient de Laurent le TALC du club, il a lancé ce défi et avec Sabine, Delphine, Thierry et pour finir Ludo nous avons signé ! Je me suis dit que se serait le défi de mes 45 ans !
Les 1ers mois passent, ce trail nous paraît loin, mais nous voilà 3 mois avant et là les choses sérieuses commencent, il va falloir se préparer. Nous enchaînons donc les séances de fractionnés, longs, courts, les sorties plus longues du dimanche, le dénivelé, … quelques courses où les sensations, les bonnes ne sont pas toujours au rendez-vous mais c’est pas grave j’y crois. On se prépare avec rigueur, enfin la notre pas celle des pros !!! La différence ? Quelques apéros et bonnes bouffes mais peu importe on ira quand même ! Et nous y voilà !
J-3 direction Annecy pour vivre ce qui sera un super week-end ! Delphine, Ludo, Sabine, Thierry, Laurent et leur famille et un petit bout de la mienne, ma sœur et ses loulous sont de la partie.
J-2 on balade tranquille, ne pas trop se fatiguer non plus mais profiter du cadre magnifique qu’est le lac d’Annecy !
J-1 il est temps d’aller récupérer nos dossards ! La pression monte ! Nous voilà tous au village Départ. La 1ère épreuve, le 110 a commencé dans la nuit. Baptiste est en course. Il devrait arriver en début de soirée. Les concurrents, bien fatigués, franchissent la ligne d’arrivée les uns après les autres. Demain, si tout va bien nous la franchirons à notre tour ! Pour pouvoir la franchir, il nous faut le sésame du départ, le dossard. Nous récupérons chacun le notre et là ça y est on touche du doigt l’aventure qui se profile ! Petite séance photo tant qu’on est encore frais. Dans moins de 24 heures nous serons élancés !
En attendant, on profite un peu du bord du lac, on voit arriver les 1ères féminines, Caroline Chaverot en tête. On attend des nouvelles de Baptiste. On finit par en avoir, il est en difficulté et ne franchira pas la ligne d’arrivée à l’heure prévue, il risque d’arriver tard. Il ne nous est pas possible de ne pas l’encourager, il est donc décidé d’aller le voir au dernier ravitaillement, à Menthon. Les coureurs défilent et Baptiste arrive, étonnamment en forme ! Comment peut on encore tenir debout après 19h de course ???! Ça me paraît fou ! Il englouti compotes, gâteau, etc aussi vite qu’il courre !!! Avant de repartir il nous donne quelques conseils précieux pour le lendemain. Les écoutilles sont grandes ouvertes ! Ne pas oublier que la chaleur est au rendez-vous. Bien se mouiller à chaque point d’eau, etc...Quelques encouragements et le voilà reparti pour les 16 derniers kilomètres. Il est temps pour nous de regagner nos bungalows pour la soirée d’avant course. Au programme préparation des sacs et dernier repas pâtes!!!Ouf ! On va finir par se transformer, les uns en macaronis les autres en spaghettis ! Dernier check point et nous voilà partis pour une nuit plus ou moins longue…
Jour J 5h30 le réveil sonne, il n’était pas utile de le programmer car nos voisins de bungalows s’étaient programmés pour 4h45 !!! Autant dire que nous n’étions pas en retard !
Nous nous vêtons de nos plus beaux effets, une petite photo du photographe du jour, je nomme David, et nous voilà partis direction Doussard. Les réjouissances commenceront là.
L’effervescence du départ commence, nous sommes nombreux à attendre. 2 vagues sont prévues et je ne sais pourquoi nous faisons partis de la 2nde !!! C’est mal nous connaître !!!
7h40 le départ d’une longue journée est lancé ! L’échauffement commence. 4Km de plat ! Nous courons tous ensemble. Avec Delphine on profite car cela nous arrive rarement ! La montée commence et nous allons faire les 10 premiers kilomètres les uns avec les autres, et surtout les uns derrière les autres. Une file ininterrompue de coureurs se dessinent devant nous. Nous marchons. Nous finissons par apercevoir une trouée dans les arbres, le soleil qui perce nous quittons cette monosente pour rejoindre la route, nous sommes au Col de la Forclaz. Il nous est maintenant possible de courir, nous abordons une 1ère descente très courte avant d’arrivée au 1er ravito d’eau situé à la Côte Montmin. Je fais connaissance avec les rampes à eau. Installation judicieuse qui sert à tout, douche (accroupie et de petite taille ça passe!), recharge d’eau !!! Il fait déjà chaud ! Je suis les conseils de Baptiste et détrempe cheveux et casquette ! Nous sommes toutes les 2 avec Delphine et comme d’habitude nous ferons la course ensemble. Ludo, Thierry et Sabine sont juste devant nous, on les a encore en ligne de mire. Nous reprenons la course, plutôt en marchant qu’en courant, et montons à travers bois puis suivons un itinéraire de rando qui nous mène jusqu’au Chalet d’Aulp.
Nouvelle pause trempage et on repart en courant (oui un petit peu quand même !) ça descend. La 1ère barrière horaire est passée ! Ouf ! L’aventure continue et nous voilà devant un névé sur lequel se trouvent 3 bouquetins. C’est là qu’on mesure la chance qu’on a d’être là ! Quel spectacle autour de nous !!! Le passage se fait sous le névé !
Il fait frais c’est agréable mais l’objectif de la journée n’est pas de rester à contempler tout ça. Nous poursuivons la course, et là, que vois-je en levant les yeux au loin, une file de points multicolores ! Il va nous falloir monter tout là-haut ! C’est le Roc Lancrenaz !!! Point culminant de la course, 1659m.
La montée se poursuit en file indienne. Je continue d’apprécier l’utilisation des bâtons ! La chaleur se fait, quant à elle, bien sentir ! L’espace entre les coureurs se réduit, car le passage du Roc se fait à l’aide d’un câble fixé à la roche, ce qui entraîne un léger embouteillage. Je ne me plains pas car ça permet de récupérer et de contempler le paysage qui est superbe ! J’aperçois Sabine qui a déjà franchi le passage, puis Ludo et Thierry qui sont juste derrière elle. Je pense à Ludo qui souffre de vertige et qui doit prendre sur lui dans ce passage un peu aérien. Ce sera la dernière fois que je verrai Sabine jusqu’à l’arrivée. Delphine est juste derrière moi, nous franchissons le roc où pour la 2ème fois nous sommes enregistrées et encouragées par les bénévoles, et nous voilà parties pour une bonne séance de descente. Je croise les doigts pour que tout se passe bien. Nous sommes au 15ème km et nous devrons faire 1200 m de dénivelé négatif pour arriver au ravito à Menthon-St -Bernard au 26ème km. C’est parti ! La descente se fait bien jusqu’au 17ème où les 1ères douleurs aux genoux apparaissent ! Je cherche à préserver mes genoux au maximum en utilisant les bâtons. Je sens que Dieulefit se répète. Tant pis, il faudra faire avec. Delphine est toujours avec moi et ne me lâchera pas jusqu’à l’arrivée. Elle aurait pourtant tout le loisir de se faire plaisir dans les descentes. On commence à se faire doubler et ça c’est vraiment rageant ! Ce qui me rassure c’est ce que je suis loin d’être la seule dans cette situation. Sur la fin de cette descente interminable, ne doivent rester que les éclopés ! La tête de course ne s’en rend pas compte mais c’est un drôle de spectacle que tout ces coureurs (devenus marcheurs pour l’occasion et surtout boiteux) qui tentent par tous les moyens d’arriver au bout de cette descente. Nous finissons par y arriver et recommençons à courir jusqu’au ravito d’eau à Villard Dessus, où nous ne attarderons pas car c’est l’occasion de repasser devant ceux qui nous on doublées ! L’objectif pour nous étant de passer la barrière horaire à Menthon-St -Bernard. Ces barrières horaires resteront notre grande inquiétude durant la course. Si bien que nous demanderons à Baptiste pendant la 1ère descente, il nous rassurera! Merci Baptiste ! Nous arrivons enfin à Menthon-St- Bernard il est quasiment 13h. Cela fait maintenant un peu plus de 5h que nous sommes dans la course. Qu’il est bon de voir des têtes connues ! Nos supporters du we sont tous là, aux petits soins, un vrai plaisir et un vrai boost pour la suite. Thierry et Ludo sont encore là. Sabine est repartie depuis un bon moment. Nous rechargeons les batteries, puis les poches à eau car c’est le dernier ravito en eau jusqu’à l’arrivée ! Il fait vraiment très chaud. De nouveau douche intégrale sous les robinets des rampes à eau !!! Après 20mn de pause nous reprenons la course sous les encouragements de la team JCP and co. J’aurais presque l’impression d’être une star aujourd’hui ;-)!!!
Trêve de plaisanterie nous voilà reparties, et nous attaquons directement par la montée du château.
Laurent nous a fait un petit briefing et nous savons que cette montée et la suite seront difficiles et pas forcément ombragées. Pas de surprise, c’est bien ça. Montée au château, puis descentes et plat et c’est maintenant parti pour 10km de montée jusqu’au Mont Baron. Il est 13h30 et nous voilà à grimper sur le bitume qui dégage une chaleur horrible sur une distance qui nous paraît interminable. Je me tremperai dans n’importe quoi tellement il fait chaud ! J’ai renoncé à la baignoire qui sert d’abreuvoir à vaches, pas très engageante ! Nous rejoignons la forêt c’est un vrai bonheur ! Enfin une petite fraîcheur!
Les organismes commencent à donner des signes de faiblesse. Certains coureurs s’arrêtent, pris de crampes, de grosse fatigue. Avec Delphine on les encourage comme on peut. On distribue nos comprimés de Sporténine. La montée jusqu’au col des Contrebandiers est terrible. On a posé notre cerveau, et mis le mode automatique. On prend notre rythme et en avant, un pied devant l’autre... Delphine souffre dans cette montée. Elle me dit de partir qu’elle me rejoindra dans la descente, ce en quoi je ne doute pas une seconde vu mon allure de descendeuse, mais je refuse. Claire nous envoie régulièrement des petits messages pour nous encourager. Elle suit notre course en direct.On se soutiendra jusqu’au bout. Nous grimpons petit à petit et arrivons au panneau « Il reste10KM » !
Il nous reste en tête cette histoire de barrière horaire. C’est la dernière et nous la passons ! L’arrivée ne nous semble plus si loin et surtout atteignable ! Nous n’en avons pas pour autant fini avec les montées ! Derniers 300 m de D+ à faire, atteindre le mont Baron. Ces derniers mètres seront durs mais quel spectacle une fois en haut ! Le lac d’Annecy est à nos pieds, c’est magnifique ! Petite photo et c’est reparti.
On va pouvoir courir, enfin c’est ce qu’on croyait car petite descente et petite montée finale sur le Mont Veyrier. Claire nous annonce que Sabine a passé la ligne d’arrivée !!! Elle est en avance sur ses prévisions ! Chapeau !!
Ça y est on attaque la descente finale ! Elle va être interminable. Les douleurs se font de plus en plus ressentir, il va falloir tenir jusqu’à l’arrivée. C’est pas maintenant qu’il faut lâcher. Une arrivée en montée serait la bienvenue !La descente nous a été annoncée comme technique et difficile, ça se confirme. Là aussi, je pose le cerveau et descends. Delphine est toujours là. On se fait encore doubler ! Pfffff c’est pô juste ! On est encore dans les temps de nos prévisions. La bonne humeur est de mise, ça fait du bien !!! Nouvelle info de claire, Ludo et Thierry viennent d’arriver. Finalement nous ne sommes pas trop à la traine. On se rassure comme on peut ! La descente se poursuit et là on se rend compte que finalement on n’est pas si mal par rapport à d’autres. Sur la fin du parcours la Croix Rouge est bien occupée. Malaise, chevilles et genoux qui lâchent, etc... ! Triste spectacle ! On voit le lac se rapprocher, on touche au but ! Ça y est la descente se termine, on accélère l’allure, enfin j’essaye. La descente m’a épuisée et relancer la machine devient compliqué. Morgane, la cousine de Delphine, est là de l’autre côté du ponton, pour nous encourager. Et comme à chaque course, quand la ligne d’arrivée approche je suis prise de frissons. L’émotion est bien là ! Les derniers mètres sont interminables. On aimerait doubler le concurrent un peu plus loin devant nous mais le voilà qui se remet à courir ! Tant pis nous finirons derrière lui ! Nous abordons le dernier virage avant la ligne droite d’arrivée, le speaker énonce le nom des concurrents qui arrivent. Voilà l’arche d’arrivée devant nous !
Nos fidèles supporters du we sont là plus tous les ceux que nous ne connaissons pas ! C’est magique ! Nous franchissons l’arche toutes les 2, enfin 3 avec ma nièce qui est ravie de faire ses derniers mètres avec moi. Nous sommes fières de nous, le défi est relevé !
Tout au long de la course, dans les moments plus difficiles, j’ai repensé à ce que Ludo m’avait dit la veille « tu vois l’arche d’arrivée et ce qu’il y a écrit dessus, dans les moments difficiles je ne pense qu’à ça ». j’ai donc fait comme lui, je n’ai vu que cette image ! FINISH !
Sandrine
Bravo pour ton récit et surtout ta course ! Cela me rappelle le Marathon du Mont Blanc sur une distance similaire et première grosse course que j'ai pu faire. C'est une sacrée performance d'être allée au bout et je veux bien croire à ton émotion en passant l'arche d'arrivée !! Bravo à tous les autres JCPiens finishers :)
RépondreSupprimerheureux et fier d'avoir fait parti de cette dream team.
RépondreSupprimerbravo pour le recit et felicitations pour cette course difficile
Super récit qui fait "vivre" la course comme si on y était.
RépondreSupprimerFélicitation pour avoir terminer malgré le genou "récalcitrant". La course en équipe semble avoir du bon.
Bravo à tous les JCPiens finishers
Bravo et félicitations, vous avez tous été extra. C'est une course très exigeante à ne pas prendre à la légère.
RépondreSupprimerQuel bon week-end.
Bravo aussi pour ce récit.
Tu as fait preuve de beaucoup de mental pour finir avec un genou en vrac, chapeau !
ta performance, Sandrine, pour cette course hors du commun est magnifique. tu nous fais vivre ta passion et nous décrit tes ressentis et la solidarité qu'il règne entre les coureurs. tu es une championne. Encore Bravo et bonne récupération à toi et tous les membres du JCP;
RépondreSupprimerUn grand merci à tous pour vos commentaires si encourageants qui me font chaud au cœur:-) A tres vite!
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