Alors pour poser le personnage, cet historique du Club, finisher de course tel que l’Échappée Belle , 144 km et 11 000 de D+ ou encore l’Ultra du Mercantour, avec 145 km et 10 000 de D+, ces trails étant réputés les plus difficiles de l’hexagone. Alors quand il vous propose une sortie, il y a une petite voix intérieure qui provient surtout de tous vos muscles, qui vous hurle de ne pas accepter, que c’est un fou, qu’on est pas fait pareil, que lui c’est une machine.
Étant toujours très à l’écoute de mon corps, je décide donc de confirmer ma présence (non mais c’est qui le patron, avait rétorqué mon mental).
Une fois le parcours annoncé, 22 km pour un dénivelé positif entre 1600 et 1700m, avec départ de Piégros la Clastre, passage par le pas du Faucon, descente sur la Forêt de Saoû, on remonte au Petit Pomerole, on enchaine sur le Grand Pomerole (une machine je vous dis), on redescend à l’auberge des Dauphins, pour remonter à la Chapelle Saint Médard, et enfin une dernière descente pour retrouver les voitures. La sortie est fixée pour le dimanche 18 février, RDV est donné à 7 heures, chez Phil, pour un départ de Piégros aux environs de 8h.
Se lever un dimanche un matin à 5h30 pour aller s’exploser les cuisses, il faut vraiment être, comment dire……, je vous laisse mettre votre qualificatif. Je ne vous donnerai pas le mien au moment ou le réveil a sonné, histoire de rester poli.
Donc 7h, j’arrive chez Phil et là sont présents, Steph, qui s’avale environ 1500 km par semaine (j’exagère à peine), Cyril qui vient de boucler brillamment le grand parcours de la SAINTELYON, Sylvain dont on connait les qualités d’endurance, un voisin de Phil (c’est pas possible il doit y avoir un nid à Montéléger de traileur), vous y rajoutez Émeric (finisher également de l’Ultra du Mercantour, à la 29ème place s’il vous plait) et là vous vous dites que c’est pas gagné, que la matinée va être longue, tout en sentant aussi, une légère contraction au niveau de vos mollets et de vos cuisses, juste histoire de vous rappeler, leur dernier message. Heureusement, Sabine arrive et je sais que l’on doit récupérer Jenni sur Upie. Je me dis que je me sentirai moins seul.
8h nous sommes au départ, comme prévu, nous commençons avec une légère descente, avant d’attaquer au bout de 500m d’échauffement, la première réjouissance du jour, Phil estimant qu’on était chaud, le Pas du Faucon…
Alors comment vous dire, il est tellement pentu à certains moments, que j’ai eu quelque fois le nez qui frottait la pente. Ok c’est un peu caricatural, mais je vous assure qu’à froid, il pique un peu. Enfin bref, on le monte tant bien que mal, Emeric y laissera un bâton. Arrivé au sommet, on attaque directe la descente vers la combe de Saou, on n’aura même pas droit à un bout de passage roulant. Bien que le ciel soit couvert, les paysages dans ce coin de Drôme sont magnifiques. En descente, Phil, le taquin, croit bon de nous indiquer le prochain sommet, en nous précisant bien que:
"Tu vois le sommet en face…..
- Oui, je le vois bien …..
- Hé ben on va encore plus haut".
Et là on sourit et on dit:
" Super ".
Donc une fois arrivé sur la route de la Forêt de Saoû, direction le pas de Berle et le petit Pomerole et son grand frère, le grand Pomerole. Un petit passage à plat permet de récupérer un peu, avant d’attaquer la deuxième bosse de notre promenade. Ça commence plutôt tranquille, avant de se corser sérieusement, pour prendre environ 500 de D+ en 2 kilomètres. Un vent glacial, qui ne se faisait pas trop sentir jusqu'à présent, commence à venir gentiment nous glacer un peu.
Cette montée, se fera en deux groupes, les avions de chasse, les furieux du dénivelé devant (composé de Phil, son voisin, Steph, Cyril et enfin Émeric (sans oublier Socquette, bien sur) et les courageux qui s’accrochent derrière (Sabine, Jenni et Sylvain). Je vous laisse deviner dans quel groupe je me trouve. Petit indice, même si je me sens en forme, je transpire comme un bœuf pour arriver à rester dans le groupe.
Arrivé au sommet du Petit Pomerole, c’est simple on se croirait au sommet du Ventoux, un jour de vent (au moins on ne sera pas dépaysé si cela arrive le jour J). La pause ravito ne va pas s’éterniser, une photo, une barre de céréale, un vent glacial nous transformant rapidement en Mister FREEZE.
Direction désormais, le Grand Pomerole, qui a pour sa part, la tête dans la brume, le vent n’arrivant pas encore à lever tous ces nuages. L’impression de courir dans un congélateur, est bien présente, et là comme tout bon traileur qui se respecte, vient à l’esprit, l’inévitable et non moins célèbre question, voir ci-dessous .
Malgré tout, la réponse vient en regardant les paysages aux alentours avec des arbustes et des plantes couverts de givre, au milieu d’une légère brume. Paradoxalement le passage sur la crête au milieu de bonnes plaques de neige se fera sans vent. En revanche, la descente pour rejoindre la plaine de Saou, se fera avec un vent de face, abominable et je pèse mes mots, car pour ma part étant bien transpirant à ce moment là, et bien sur comme tout bon abruti qui se respecte, je n’ai pas de bonnet (pas de critique s’il vous plait, j’avais pensé à tout le reste…..merci). J’ai l’impression que ma tête va exploser, en effet le froid me saisi au visage, je sens que mes cheveux se transforme en stalagmite et en stalagmite (oui en même temps… s’il vous plait) et à ce moment précis j’ai un peu peur de ressembler à Sangoku (pour les plus anciens, il s’agit du héros de Dragon Ball Z, je vous laisserai apprécier son développement capillaire).
Je passe également sur le sol gelé, on est plus à ça près. Au fur et à mesure que l’on descend, le vent se calme et l’on passe en mode décongélation, pour retrouver des températures un peu plus acceptable. Notez que j’indique acceptable, pas encore je pense, positive à ce moment là, la nuance est importante. La descente se fait sur un chemin forestier, agréable, mais l’on reste attentif, histoire de ne pas se faire une cheville, tout de suite.
Arrivé en bas, on approche déjà les 1000m de D+, quand même (oui toi, derrière ton ordinateur, tu peux applaudir, si tu le souhaites………. merci pour nous).
Direction l’auberge des Dauphins, pour aller se rendre au pied de la dernière difficulté du jour, la montée à la Chapelle Saint Médard, et pour bien pour la connaitre, elle n’est, comme on dit par chez nous, pas piqué des hannetons.
Cela commence…… gentiment, par une montée d’un peu de moins d’un kilomètre, pour retrouver le chemin muletier, qui sur un profil légèrement descendant nous amène au départ de la montée vers la chapelle.
Arrive enfin la chapelle, sa vue superbe sur le synclinal de Saoû d’un côté et notre sublime vallée de la Drôme de l’autre. Petite pause ravito, une prière pour invoquer le Dieu des traileurs (pour ma part je ne vois plus que cela pour arriver à gagner en performance) et on attaque la descente qui doit nous ramener vers nos voitures.
Mais après avoir avalé environ à ce moment là, entre1600 et 1700 de D+, la descente, environ 2 kilomètres, elle est longue voir très longue pour les cuisses et les genoux (oui je les avais oublié, mais pas eux, je parle de mes genoux, on a discuté depuis tous les trois et maintenant nos relations se sont apaisées…….. bref je vous passe mes petits dialogues intérieurs).
C’est avec soulagement et après une sortie de 4h pour 23 kilomètres et environ 1700 de D+ que nous bouclons cette sortie.
Bien que difficile, bien que l’on se soit vraiment gelé, et malgré mes exagérations sur certains passages de mon récit, j’étais vraiment ravi d’y être. Cet entrainement était nécessaire, pour arriver à boucler le premier challenge de cette saison, à savoir le trail du Ventoux avec ces 46 km et ces 2000 de D+. Une belle équipe de JCPiens que j’aurai le plaisir d’accompagner tentera de défendre au mieux les couleurs du club.
Merci à Phil, pour la ballade, promis je ne t’en veux pas, et une pensée amicale aux copains du jour, Émeric, Steph, Cyril, Sabine, Jenni et enfin le voisin de Phil, futur JCPien, peut être.
Au plaisir j’espère de vous raconter le trail du Ventoux.
La bise à tous.
Ludo
PS : Une grosse pensée à Thierry, notre co-président, qui aurait du être de la partie sur cette préparation mais qu’une blessure a écarté de cette aventure.
J'adore !! Tu as retranscrit avec brio notre belle sortie !! J'ai les mêmes dialogues intérieurs que toi, je te comprends parfaitement :D
RépondreSupprimerBravo Ludo en grande forme, le Ventoux ce sera une belle partie de plaisir j'en suis convaincue !
bravo mon Ludo , pour ton recit pour ta sortie et ta bonne humeur.Je ne suis pas avec vous en ce moment mais je suis toutes vos sorties et je serai votre premier supporter.Il y aura d'autres ventoux .On sent bien tout l'esprit et l'ambiance JCP dans ton recit et ça c'est bon ça fait du bien. A bientot.
RépondreSupprimerTrès beau récit de cette belle sortie hivernale ou j'ai pu faire connaissance d'une partie du jcp que je finirais sûrement par rejoindre avec plaisir.
RépondreSupprimerAu plaisir de recourir avec vous.